Bourbon parie sur l’éolien flottant pour se diversifier
Bourbon, entreprise marseillaise de services maritimes pour l’industrie pétrolière, croit au potentiel de l’éolien flottant pour se diversifier, a indiqué mardi la direction au moment où elle boucle l’installation de trois grosses éoliennes au Portugal.
Bourbon vient de remorquer et ancrer une troisième éolienne flottante de 8,4 MW du parc Winfloat Atlantic au large de la côte portugaise, dont le raccordement électrique est en cours. Il s’agit « des éoliennes flottantes les plus puissantes jamais installées », souligne le groupe.
« Là, on est déjà sur du pré-industriel » et « ce que l’on fait pour trois éoliennes, on pense que ça peut être dupliqué pour une dizaine, pour une vingtaine », souligne Patrick Belenfant, le directeur général de Bourbon Subsea Services, interrogé par l’AFP.
Bourbon est aujourd’hui essentiellement actif dans les services pour le secteur pétrolier et gazier, qui a connu une grave crise il y a quelques années et est de nouveau confronté à une chute des cours. L’entreprise, lourdement endettée, avait été reprise par ses créanciers en début d’année.
Les projets dans les énergies renouvelables représentent 2 à 3% de son chiffre d’affaires aujourd’hui et Bourbon prévoit une croissance de ces activités pour atteindre une part de 10 à 20% à l’horizon 2025.
« Aujourd’hui nous sommes les seuls à avoir installé de l’éolien flottant en Europe » et « le but c’est de se positionner » pour profiter de ce marché, indique Patrick Belenfant, dont la division Bourbon Subsea Services travaille pour l’instant essentiellement sur les champs pétroliers.
Bourbon croit au potentiel du flottant car il est « moins perturbateur de l’environnement », avec des éoliennes plus loin des côtes et fixées seulement par des ancres, mais aussi de plus en plus puissantes.
Au-delà de l’installation des éoliennes, Bourbon espère pouvoir participer à leur entretien ou transporter par bateau les techniciens – une autre spécialité de l’entreprise.
« A l’horizon 2022-2025 », « ça peut être un relai de croissance ou une diversification dans le cadre d’une crise pétrolière qui dure », estime M. Belenfant.
« On y croit et on veut rester un acteur de référence sur le sujet », conclut-il.
jmi/cd/LyS
COMMENTAIRES
Je pense que c’est une excellente vision de l’avenir car le pétrole vit certainement ses dernières années de gloire. Les investissements dans ce domaine sont en chute libre alors qu’ils sont en croissance dans les ENR et l’avenir de l’éolien se trouve plus dans l’offshore que dans le terrestre où il est fortement contesté.