Le « Breizh Electric Tour », premier tour de Bretagne en voiture électrique
72 équipes se sont lancées le 15 septembre dans le « Breizh Electric Tour ». Derrière ce nom typiquement breton se cache la première édition du tour de Bretagne en véhicule électrique. Une course qui n’en est pas vraiment une et que ses organisateurs présentent comme un concept de rallye touristique : l’objectif était en effet de relier Rennes à Saint-Brieuc en deux jours grâce aux performances d’une voiture électrique.
Faire évoluer les mentalités
« On veut d’abord montrer qu’il y a des véhicules électriques, que cela existe, qu’on peut faire des choses avec, qu’on ne va pas simplement chercher le pain en voiture électrique, on peut aller beaucoup plus loin.[Il s’agit] de faire une balade touristique en Bretagne, tout en concourant pour un challenge kilométrique d’éco-conduite », explique Jean-François Villeret, dirigeant de l’agence Tour Véhicule Electrique à qui a été confiée l’organisation de ce Breizh Electric Tour.
Ce tour de Bretagne en voiture électrique affiche une longueur de 490 kilomètres. Le parcours passait à travers les magnifiques paysages de la région mais également par les villes de Redon, Vannes, Lorient, Quimper, Landivisiau, Saint-Martin-des-Champs et Guingamp. Le challenge était ouvert aux entreprises, aux agents de collectivité mais également aux particuliers.
« Je fais la route tous les jours avec ma voiture électrique pour aller au travail, mon travail est à 70 kilomètres de chez moi, cela correspond tout à fait à mes besoins. Les économies, c’est impressionnant : sur ma voiture thermique, je faisais à peu près 150 euros de carburant par mois, et là en électricité, je suis à moins de 30 euros », explique Pierre, qui participait à la course au volant de sa Mia électrique.
Promouvoir les 600 nouvelles bornes de recharge de la région
Le Breizh Electric Tour est un événement commandité par le Syndicat Départemental d’Electricité des Côtes d’Armor, le Territoire d’énergie Finistère, le Syndicat Départemental d’Energie d’Ille-et-Vilaine et Morbihan énergies. L’objectif de ces quatre syndicats bretons de l’énergie est de promouvoir auprès du grand public le véhicule électrique rechargeable mais également de souligner la présence de nouvelles bornes de recharge rapide récemment mises en service.
« Les syndicats ont fini cet été leur plan de déploiement des structures de recharge. On comptabilise 600 bornes dans toute la Bretagne. On voulait un événement pour promouvoir ce réseau », explique François Villeret. L’occasion idéale pour tester en grandeur nature les équipements de ce réseau. « On les a mis à rude épreuve », confirme-t-il.
L’événement visait également à lever certains freins au développement de l’électromobilité. Et notamment le supposé manque d’autonomie des véhicules. Le public a ainsi pu s’informer tout le week-end auprès des constructeurs et des revendeurs présents, en contemplant de près de nombreux modèles de véhicules (Renault Zoé, Tesla, BMW i8 etc.).
Mais l’argument le plus probant était bien évidemment de voir les véhicules participants franchir la ligne d’arrivée. « Les gens qui ont peur de rouler à l’électrique, c’est parce qu’ils craignent de manquer d’autonomie. Aujourd’hui, on peut le dire, en Bretagne on ne risque pas de tomber en panne », confirme en effet Didier Nouyou, Président du syndicat départemental d’énergie d’Ille-et-Vilaine.
L’électromobilité pour répondre aux enjeux de la transition énergétique
Les opérations comme le Breizh Electric Tour visent donc à faire évoluer les mentalités et à rassurer les gens sur les caractéristiques techniques des voitures électriques. Les syndicats départementaux d’énergie bretons travaillent d’ailleurs à la création d’une carte unique de recharge avec leurs homologues des Pays de la Loire. Il s’agira de lancer une carte de recharge permettant de recharger sa voiture électrique sur l’ensemble du réseau de bornes de ces deux régions.
Comme le prouvent ces initiatives, la Bretagne mise beaucoup sur la démocratisation de l’électromobilité pour répondre aux objectifs de la transition énergétique mais également pour améliorer la qualité de l’air. Mais comme à l’échelle nationale, les voitures électriques peinent encore à trouver leur place dans les garages bretons : sur un parc de 1,6 millions de véhicules (pour 3 millions d’habitants), on ne compte que 2.800 voitures électriques.
« On peut voyager avec un véhicule électrique et prendre du plaisir. Faire le tour de la Bretagne sans bruit ni pollution, c’est sympa. C’est comme un tour de voilier sur terre », conclu Yvonnick Besnard, conseiller municipal à Saint-Guinoux qui a participé au premier Breizh Electric Tour.