Brésil: Total dément la présence d’un récif sensible là où il veut forer
Total a démenti vendredi la présence d’un récif sensible dans la zone au large du Brésil où le groupe pétrolier veut forer un puits d’exploration, en réponse à des accusations de Greenpeace.
L’ONG avait envoyé une équipe scientifique à bord d’un bateau et indiqué à la mi-avril avoir découvert dans l’embouchure de l’Amazone « la présence d’une formation récifale composée de rhodolithes à l’endroit même où Total envisage de forer des puits d’exploration pétrolière ».
Ces rhodolithes sont des algues calcaires qui constituent des habitats pour les poissons et autres créatures typiques des récifs.
Dans un communiqué, Total répond « qu’aucune formation biogénique n’a été identifiée dans le bloc FZA-M-57 ».
Il s’agit de l’un des cinq blocs dans le bassin de Foz do Amazonas où le groupe veut éventuellement chercher des hydrocarbures.
« Le puits d’exploration prévu dans le bloc FZA-M-57 (à environ 1.800 mètres de profondeur) sera situé à 28 km des rhodolithes identifiés précédemment et à 34 km de l’endroit où l’ONG aurait trouvé des rhodolithes plus récemment », affirme Total.
Reproduisant sur une carte le parcours du bateau de Greenpeace, Total estime qu’il n’a fait qu’une incursion dans la bordure sud-ouest d’un autre bloc d’exploration, baptisé FZA-M-86.
Le groupe doit encore convaincre les autorités brésiliennes de l’innocuité de son projet. L’agence environnementale brésilienne, l’Ibama, avait en effet rejeté l’été dernier une étude d’impact environnemental de Total et menacé de mettre fin au processus.
Greenpeace a par ailleurs annoncé jeudi avoir poursuivi son exploration au large de la Guyane, un territoire français proche du Brésil où Total dispose aussi d’un permis d’exploration.
Le ministère de la Transition écologique et solidaire avait donné son feu vert l’an dernier à la prolongation de ce permis exclusif baptisé « Guyane Maritime ».
Le gouvernement français a cependant fait passer une loi décidant de la fin de la recherche et l’exploitation des hydrocarbures en France d’ici 2040.
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