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Bruxelles veut dépoussiérer l’étiquette énergétique

En France, la consommation électrique des ménages a augmenté de plus de 50% depuis les années 1990. La raison est simple : l’augmentation du taux d’équipements électriques des foyers français. Au cours de ces 25 dernières années, les Français se sont en effet largement équipés en appareils électroménagers, multimédias ou audiovisuels. Or, ces biens de consommation ne peuvent fonctionner qu’avec de l’électricité, et aucune autre source d’énergie. C’est la raison pour laquelle, désormais, les usages spécifiques de l’électricité représentent près de 50% de la facture électrique d’un foyer. Les étiquettes énergétiques ont été créées dans un souci de sobriété énergétique, notamment pour tenir les consommateurs informés des dépenses d’énergie des produits qu’ils achètent. Au fur et à mesure, cette étiquette s’est complexifiée… au point d’induire en erreur les consommateurs. Un vrai paradoxe ! Le Parlement européen a donc décidé de repartir à zéro : Bruxelles a adopté une nouvelle législation qui prévoit une redéfinition de l’échelle de classification de A à G et la création d’une base de données des produits.

Un système de classification obsolète

L’étiquetage des produits électroménagers en fonction de leur efficacité énergétique est un dispositif qui date de 1994. À l’origine, il s’agissait d’un système de notation allant de la lettre A à G attribuée en fonction de la quantité d’énergie électrique consommée par un appareil électroménager en fonctionnement. Cet étiquetage apposé obligatoirement sur les appareils en vente, visait à fournir aux consommateurs des informations fiables et comparables afin d’identifier plus facilement les produits énergivores des machines plus économes.

Aujourd’hui, cette classification est complètement obsolète. Les progrès technologiques et les changements de législation ont en effet complexifié le système de notation… au point d’induire le consommateur en erreur. Peu de gens savent par exemple que les téléviseurs sont triés de A++ à E alors que les réfrigérateurs sont classés de A à A+++. De plus, depuis 2010, certains appareils énergivores ont été purement et simplement interdits de vente : dans certaines catégories d’équipement, les produits classés B, C, D et E ont donc disparu du marché.

« L’introduction du A+ et de classes supérieures dans la directive sur l’étiquette énergie de 2010 a réduit l’efficacité du dispositif. Il est désormais difficile pour les consommateurs de distinguer les produits les plus performants. Ils pourraient penser qu’en achetant un produit A+, ils achètent l’un des plus efficaces du marché, alors qu’en fait les produits A+ sont parfois les moins efficaces », explique la Commission européenne.

Revenir à un système simple pour plus d’efficacité

C’est la raison pour laquelle Bruxelles a décidé de retravailler ce système d’étiquetage énergétique des produits. Les députés européens ont adopté, mardi 13 juin à la grande majorité, un nouveau cadre législatif destiné à simplifier la classification énergétique : il s’agira de revenir à un système plus simple, avec une échelle de A (le moins énergivore) à G (le plus énergivore), sans catégorie intermédiaire.

Cette classification surnommée « version 2.0 » par l’eurodéputé qui en est à l’origine, l’italien Dario Tamburrano, s’appliquera à tous les types d’appareils électroménagers vendus dans l’Union Européenne à partir de la fin 2019. Cette simplification sera accompagnée d’un système de glissement automatique d’une classe à l’autre afin de tenir compte des progrès technologiques.

Le texte adopté par la Commission prévoit également une version online de l’étiquetage énergétique. Chaque produit aura droit une fiche produit qui renseignera sa classification énergétique et apportera une foule d’informations supplémentaires aux consommateurs (comme la mise à jour de l’efficacité énergétique d’un produit déjà acheté).

« Les citoyens disposeront d’un système d’information clair, intelligent et numérique. Grâce aux données ouvertes et accessibles, de nouveaux outils permettront aux citoyens de comparer les produits en fonction de leurs habitudes et donc d’acheter en toute connaissance de cause », estime M. Tamburrano.

500 euros d’économie par an et par foyer

La Commission européenne a estimé que les foyers qui investiront dans les appareils les moins énergivores pourront économiser jusqu’à 500 euros par an sur leur facture d’électricité. Au niveau de la consommation, cette nouvelle échelle d’énergie devrait permettre l’économie de 200 TWh d’électricité à l’échelle du Vieux Continent d’ici 2030.

Mieux, Dario Tamburro affirme que cette nouvelle législation devrait permettre de favoriser le développement d’appareils intelligents et connectés. Dans un souci de sobriété et d’efficacité énergétique, il s’agira également développer la connectivité entre les appareils électroménagers et les moyens de production d’énergie locaux.

« Imaginez un citoyen qui produit sa propre énergie, certains de ses appareils électroménagers dans sa maison se mettront en route au moment du pic de production », anticipe l’eurodéputé italien.

Afin d’éviter les travers dans lesquels l’ancien système de notification a basculé, la Commission Européenne a d’ores-et-déjà envisagé les futures évolutions de ces nouvelles étiquettes énergétiques. Le classement de A à G sera en effet retravaillé lorsqu’au moins 30% des produits vendus sur le marché européen seront dans la catégorie A, ou que 50% des produits relèveront des classes supérieures (A et B).

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