Bruxelles promet un plan d’action encourageant la finance verte en Europe

La Commission européenne compte présenter dans la première moitié de mars « un large plan d’action » pour accélérer le développement de la finance verte sur le continent, a-t-elle annoncé mercredi.

Il sera basé sur un rapport d’une centaine de pages, rendu public mercredi et concocté par un groupe de vingt experts présidé par Christian Thimann, directeur des affaires publiques de l’assureur français AXA.

Objectif affiché : donner de nouvelles règles à la finance européenne permettant à l’Union de prendre le leadership sur la mise en oeuvre de l’accord de Paris sur le climat, signé en 2015 et visant à contenir la hausse des températures.

L’exécutif européen a ensuite l’intention de faire des propositions législatives dans la foulée de ce plan d’action présenté en mars.

« Nous devons encourager la finance verte dans toute la chaîne d’investissement et changer l’état d’esprit de ceux qui gèrent notre argent », avait promis le vice-président de la Commission européenne en charge de l’euro, Valdis Dombrovskis, lors d’un sommet à Paris en décembre consacré au financement de la lutte contre le réchauffement climatique.

A la remise du rapport qui comprend 24 recommandations, l’un de ses rédacteurs, Pascal Canfin, directeur général de WWF France, a vanté l’intérêt pour « l’Europe d’avoir un marché capable de financer une économie plus optimisée sur le plan climatique ».
« Même si les Etats-Unis ne le font pas, c’est notre intérêt de locomotive de fixer de nouvelles règles du jeu qui tirent tout le monde vers le haut, de fixer des standards européens tels ceux pour les obligations vertes », a-t-il dit dans un entretien à l’AFP.

Parmi leurs recommandations, les experts préconisent une définition claire de ce qui est « vert » et de ce qui ne l’est pas. « Si l’Europe veut mobiliser des capitaux pour le développement durable, elle a besoin d’un système de classification techniquement solide », écrivent-ils.
Ils proposent aussi de rendre explicite l’impact sur le climat des entreprises cotées au sein des grands indices boursiers, à savoir dans quelle mesure elles travaillent à contenir la hausse de la température sous le seuil critique de 2°C.

L’intérêt serait de sensibiliser les gestionnaires de fonds et les épargnants pour qu’ils privilégient les investissements dans des entreprises dont l’impact sur le climat est moindre. Par exemple, l’argent n’irait pas dans le charbon, mais dans des entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables.
Dans leur rapport, les experts prônent aussi l’obligation de demander à tous les clients individuels qui cherchent un produit d’épargne leur préférence en matière de développement durable.
clp/mla/nas

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