Budget: Trump veut réduire de moitié les réserves stratégiques de pétrole
La Maison Blanche a fait part mardi dans son projet de budget de son intention de réduire de moitié les réserves stratégiques de pétrole brut aux Etats-Unis sur les dix prochaines années dans le but de faire des économies.
Dans le détail, 270 millions de barils de brut seraient vendus jusqu’en 2027, ce qui permettrait de rapporter 16,6 milliards de dollars sur cette période, selon le projet de budget 2018 de l’administration Trump, consulté par l’AFP.
Ces réserves, destinées à palier toute interruption dans la chaîne d’approvisionnement commerciale, s’élèvent actuellement à 688 millions de barils, soit plus que les réserves commerciales.
Si elle est adoptée en l’état par le Congrès, cette proposition viendrait s’ajouter à une première réduction engagée depuis le début de l’année et devant déjà permettre de faire baisser les stocks stratégiques de 190 millions de barils entre 2017 et 2025.
Pour justifier de réduire encore ce qui est qualifié « d’héritage des années 1970 », le document budgétaire évoque le niveau actuel élevé de la production nationale et la faiblesse relative des importations.
Grâce à un renouveau du pétrole de schiste, la production américaine totale atteint 9,305 millions de barils par jours (mb/j) à la mi-mai 2017 et le record de 9,604 mb/j en plein boom du pétrole de schiste, semble désormais à portée de main.
« Aller vers la sécurité énergétique signifie plus de production américaine et d’investissement et ne pas avoir le gouvernement qui stocke sous-terre une quantité inutilement importante de pétrole », détaille le document budgétaire.
Le projet de budget prévoit par ailleurs d’autoriser la location d’une « petite partie » de la réserve nationale naturelle de l’Arctique en Alaska pour l’exploitation du pétrole et du gaz.
Ce développement, affiché comme « responsable sur le plan environnemental », a pour objectif de réduire la dépendance vis à vis des approvisionnements étrangers en énergie.
Le marché du pétrole n’a guère réagi mardi à ces annonces concernant l’offre américaine, les investisseurs étant entièrement tournés vers une réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Le baril a même pris 34 cents à 51,47 dollars à New York.
Pour ce qui est de la baisse des stocks, « cela n’aura en pratique aucun effet sur le marché », a estimé James Williams de WTRG, jugeant qu’étalé sur dix ans, cela ne représenterait que de très faibles quantités de pétrole supplémentaires injectées sur le marché par rapport à la production mondiale.