Canada : Renault "is back" en Amérique du Nord avec sa gamme électrique
C’est apparemment par le Canada que le constructeur au losange prépare son retour sur le marché nord-américain, après près de trente ans d’absence. Il le fait à travers une gamme de Renault électriques. Le quadricycle électrique urbain Twizy et la Kangoo ZE seront en effet bientôt proposés au Canada. Et l’aventure pourrait aller plus loin même si tout le monde affiche encore une prudence de rigueur.
C’est donc un retour dans un premier temps très symbolique. Renault a confirmé qu’il distribuera au Canada d’abord un petit véhicule urbain deux places en tandem appelé Twizy, vendu déjà à 15 000 exemplaires dans le monde. La Twizy sera distribuée dans sa variante 40 km/h par le réseau Azra, une entreprise québécoise qui possède un réseau de bornes de recharge. Renault a également déposé une demande au ministère canadien des Transports pour obtenir une dérogation de conformité aux normes nord-américaines pour la version électrique de la Kangoo, ce qui lui permettrait de distribuer jusqu’à 1.000 voitures par an de ce modèle. Mais pas question, du moins pour l’instant, « d’adapter la Kangoo pour le marché canadien, cela coûterait beaucoup trop cher ». C’est une phase de test pour voir si le véhicule intéresse.
Le Canada s’est engagé depuis 2013 dans une vaste stratégie d’électrification des transports. Le Québec plus précisément, qui est l’un des principaux producteurs d’hydroélectricité dans le monde (sans émissions de CO2), concentre près de la moitié des quelque 11 000 véhicules électriques en circulation au Canada. Ce lancement fait donc figure de test pour évaluer le marché potentiel. « C’est pour cela que Renault s’est vraiment focalisé sur le véhicule électrique, parce qu’il y a vraiment une demande de ce côté-là« , précise une porte-parole du groupe, Maya Vautier et aussi « parce qu’on est leader en Europe du véhicule électrique« . Si le potentiel du marché des voitures électriques se confirme et si Renault a besoin de produire davantage, le constructeur adaptera ses prochains véhicules aux normes canadiennes et américaines.
Mais cela ne se fera pas avant quelques années, pour que les volumes soient suffisants afin de rentabiliser les investissements industriels et modifier les produits. La firme assure que de toute façon, elle n’a pas l’intention de repartir sans laisser un réseau capable de tenir dans la durée, avec une garantie et un réseau d’après-ventes pour entretenir ces produits.
Il n’est pas question pour la marque de parler officiellement de retour de Renault en Amérique. « Un retour, c’est quand on amènera toutes nos voitures, une gamme complète », à indiqué le directeur commercial de Renault. Pourtant, avec l’introduction de deux modèles dans un nouveau marché, il est difficile de nier la réalité et d’imaginer que le constructeur français n’espère pas secrètement le même succès commercial qu’à la fin des années 1970, avec la Renault 5.
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