La centrale biomasse de Gardanne redémarre après deux ans et demi d’arrêt
Après deux ans et demi d’arrêt, la centrale biomasse de Gardanne (Bouches-du-Rhône) a repris du service mardi sur un site qui tourne définitivement la page du charbon malgré la poursuite du conflit social.
« GazelEnergie a déclenché aujourd’hui la première étape de la procédure de redémarrage de la tranche biomasse de la centrale de Provence », indique le groupe, filiale du groupe EPH du Tchèque Daniel Kretinsky, dans un communiqué.
« Il faut trois semaines pour redémarrer progressivement avant la phase de couplage et de branchement » sur le réseau électrique, a précisé une porte-parole.
Quelque 20.000 tonnes de bois ont été commandées localement pour alimenter l’unité qui est censée devenir la plus grande centrale biomasse de France mais est critiquée par des associations écologistes pour son gigantisme.
Quelque 300 millions d’euros ont été investis dans cette unité capable d’une puissance de 150 mégawatts et qui doit fournir à terme 6% de la production d’électricité de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en consommant 850.000 tonnes de biomasse –en grande partie du bois.
Ce redémarrage marque symboliquement la fin officielle du charbon sur la centrale de Provence (Gardanne-Meyreuil). L’unité charbon est elle aussi à l’arrêt depuis novembre 2018 mais elle ne reprendra jamais son activité, conformément à la promesse d’Emmanuel Macron de fermer les quatre dernières centrales à charbon de France.
L’activité biomasse doit générer 80 emplois directs, selon GazelEnergie.
« La fermeture de la centrale à charbon va entraîner la suppression de 98 emplois directs sur 154 et 700 au total avec les emplois indirects. La biomasse elle ne va pas créer 700 emplois », a réagi Nadir Hadjali, responsable CGT sur le site.
Le conflit social autour de l’arrêt du charbon et du Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) n’est donc pas terminé et une nouvelle décision du tribunal administratif de Cergy est attendue d’ici la fin du mois.
« L’entreprise a perdu 120 millions d’euros l’an dernier et 80 millions l’année d’avant, on ne pouvait pas continuer comme ça », a expliqué la porte-parole du groupe.
Côté CGT, la reprise de l’activité reste conditionnée à la présentation d’un plan industriel précis.
GazelEnergie a annoncé prévoir notamment de développer une activité bois avec l’implantation d’une scierie ou une filière hydrogène pour les usages locaux et de e-méthanol (carburant de synthèse vert).
« Pour l’instant, ça reste des effets d’annonce », regrette Nadir Hadjali qui porte un projet alternatif avec d’autres salariés visant à produire de l’hydrogène pour la mobilité et du méthane pour le biogaz.
Il y a quelques jours, EDF annonçait renoncer à la conversion biomasse de la centrale électrique de Cordemais (Loire-Atlantique) pour des raisons de coût et de retrait d’un partenaire. Elle va donc finalement continuer de tourner au charbon au moins jusqu’en 2024.
san/pr/dch
COMMENTAIRES
Il faut les multiplier …. partout, proches des consommateurs
consommer 850.000 tonnes de biomasse , par mois , par an , ?
cela correspond à combien d’hectares de foret , 850 000 tonnes de bois ? quelqu’un pourrait il me donner une réponse ,
ou un semblant de réponse . merci par avance ;
Et pour tourner combien d’heures dans l’année ? C’est ça la bonne question à se poser ? 50h ? 500h ? 1000h ? 3600h ?, 6000h ? 8000 h ? On n’en sait rien, mais il doit bien y avoir quelqu’un qui sait. Sinon comment prévoir 80 emplois ? On ne va pas payer les gars à taper le carton quand la centrale sera à l’arrêt !
C’est en tout cas une décision qui est totalement conforme à l’incohérence actuelle dans le monde de l’energie en France.
Et Rochain qui se met à promouvoir mon projet ! Eh bien c’est surement plus cohérent que cette solution tres floue et dont les riverains vont avoir à souffrir, mais on ne leur a pas demandé leur avis. Et la filière bois qui est déja sous tension, bof, un peu plus un peu moins….Et la fabrication d’hydrogene ou de méthane , pas besoin de bois en plus ?
Et oui Rochain a raison. La bonne solution pour utiliser correctement la biomasse c’est plutôt 150 petites centrales de 1 MWe (c’est une image, ça peut être un peu plus ou un peu moins) disséminées dans la région concernée et on construira des sites ou en parallèle et pour tres peu d’investissement supplémentaire on produira en plus des mutiples de 1 MWe, 1,5 MWe d’eau chaude ou 2,5 MWe de froid qui alimenteront des réseaux de chaleur et froid de tailles correspondantes. Vous avez dit 80 emplois créés à Gardanne. C’est vraiment ridicule !
je me demande pendant combien de temps je continuerais ainsi à crier dans le désert. Ni l’ADEME, ni la CRE ne semble comprendre que ça je prend la commande, il me faut 2 ans pour mettre en service la première. Elle tourne 6 mois, on corrige quelques détails et on en fait 20 par an sur le modèle éprouvé .
Message direct à l’ADEME qui sait tres bien pourquoi (enfin pas tous les membres de l’ADEME) , ON SAIT PARFAITEMENT FAIRE CE TYPE DE PROJET . ON L’A DEJA FAIT IL Y A QUARANTE ANS et PERSONNE NE PEUT FAIRE MIEUX QUE NOUS EN FRANCE. Les lettres majuscules symbolisent le ton qui monte, mais je reste convaincu que je vais devoir changer de taille de caractère, ça va encore coincer pendant encore au moins 1 an et on pleurera tous ensemble sur Gardanne. Mais Kretinski lui a la banane !
Emporté par ma colère, j’ai exprimé les MW thermiques comme des MWe. Il faut évidemment litre 1,5 MWth d’eau chaude ou 2,5 MWf d’eau 6/12°C. Désolé de cette bévue.
D’où vient le bois ?
Sirius , Le bois vient probablement du Canada ! C’est ce qu’on appelle un circuit court ! Il y avait un plan d’approvisionnement prévoyant le recours au canada avant la reprise par Kretinski, qu’est-il devenu ?
Je voudrais ajouter une information : quand je parle de 150 petites centrales de 1 MWe, non seulement je ne pense pas au canada, car en fait le bois n’est pas l’unique combustible que l’on peut gazéïfier pour faire fonctionner des moteurs à gaz. Cela signifie que sur chaque site pour déterminer le meilleur combustible disponible dans un rayon de 10 kms, maxi 20 kms. Et dans un tel rayon, à coup sûr il y a au moins du bois de récupération qui entraine bien sûr des problèmes de pollution donc à étudier, il y a aussi à coup sur des CSR dont on parle énormément mais l’ademme a fait un rapport assassin sur la pyro-gazéïfication des CSR, d’ailleurs justifié, mais notre gazéïfieur n’a jamais vu un gramme de CSR dans son réacteur, les radars de l’ADEME ne nous ont même pas identifiés. Bref il y a dans le rayon indiqué de chaque site une bonne dizaine de combustibles capables de faire un bon syngas, dans un bon gazogene, individuellement ou en mélange. Notre gazéïfieur a été conçu selon cette exigence. Mais de toute façon, dans six mois, nous serons probablement asséchés financièrement pour des raisons que je ne souhaite pas développer ici, raisons assez sordides et qui n’ont que fort peu de rapport avec la technologie.Mais un rapport étroit avec la cupidité.