La centrale à charbon de Cordemais pourra fonctionner au-delà de 2022
La centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) pourra fonctionner au-delà de 2022 pour garantir l’approvisionnement en électricité de la Bretagne, si son projet de conversion à la biomasse réussit, a annoncé le ministre de la Transition écologique, dans un courrier aux syndicats dévoilé vendredi.
Le ministre François de Rugy, qui rappelle que le gouvernement s’est engagé à fermer toutes les centrales à charbon d’ici 2022, affirme cependant que ce calendrier devra « bien évidemment prendre en compte la nécessité d’assurer la sécurité d’approvisionnement ».
Il souligne notamment « l’importance » de la centrale de Cordemais dans l’approvisionnement de la péninsule bretonne, qui dispose de peu de moyens de productions propres. Le ministre insiste aussi sur « les incertitudes » entourant les dates de mise en service du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) et d’une centrale à gaz à Landivisiau (Finistère), censés couvrir les besoins électriques de l’ouest de la France après 2020.
« La préservation de la sécurité d’approvisionnement est (…) un prérequis à la fermeture », insiste M. de Rugy, dans une lettre cosignée par la Secrétaire d’Etat Emmanuelle Wargon.
A Cordemais, EDF teste un dispositif de co-combustion baptisé Ecocombust à base de biomasse. En août, un essai à 80% de biomasse et 20% de charbon a été validé.
L’objectif est de parvenir à ce ratio en production à « l’hiver 2022/2023 », avant d’atteindre le « 100% biomasse à horizon 2025/2027″, selon Gwenael Plagne, délégué syndical CGT d’EDF.
Qualifiant ce projet d' »intéressant », les ministres estiment que l’utilisation de biomasse « pour un nombre d’heures limité aux besoins du réseau, pourrait le cas échéant s’accompagner d’une fraction de charbon, dans des proportions ne dépassant pas toutefois 20% des volumes totaux ».
Ils ajoutent avoir demandé une « analyse technique » au Réseau de transport d’électricité (RTE) sur l’équilibre offre-demande dans l’ouest de la France, qui devrait y répondre dans les « prochaines semaines ».
« La première étape de la lutte pour gagner un avenir à la centrale à charbon a été franchie. Le verrou de 2022 pour la centrale de Cordemais n’est plus un couperet », s’est félicité M. Plagne, dans un message à l’AFP.
Les représentants syndicaux de la centrale avaient été reçus au ministère de la Transition écologique jeudi matin.
« Face à l’aggravation du dérèglement climatique, il faut laisser les énergies fossiles dans le sol, réduire nos consommations et accompagner les salariés et territoires impactés », a au contraire protesté Cécile Marchand, chargée de campagne climat aux Amis de la Terre.
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