Le chantier de la centrale hydroélectrique de Romanche-Gavet avance
C’est un chantier titanesque que vient d’achever le groupe EDF : quelques jours avant les fêtes de fin d’année, l’électricien français a en effet annoncé avoir terminé le creusement de la galerie d’amenée d’eau de sa future usine hydroélectrique de Romanche-Gavet (Isère). Retour sur une étape symbolique du plus grand chantier de construction d’aménagement hydroélectrique de l’Hexagone !
Le percement du tunnel est terminé
C’est désormais officiel : le plus grand tunnel français en construction est désormais terminé. Après deux ans et demi de travaux, l’électricien EDF a signalé par voie de presse la fin des travaux de creusement de la galerie de 10 kilomètres qui raccorde le barrage de Livet à la future centrale hydroélectrique de Romanche-Gavet. Un chantier colossal, mené avec beaucoup de professionnalisme par le groupement Spie Batignolles TPCI – Dodin Campenon Bernard.
Les chiffres de ce chantier ont en effet de quoi donner le tournis : le perçage de cette galerie aussi longue que le tunnel du Mont Blanc a débuté en 2013 et aura nécessité l’excavation de plus de 250.000 mètres cubes… soit la surface de 100 piscines olympiques. Le creusement de cette impressionnante galerie d’amenée d’eau a été divisé en 2 branches : la première galerie de 3,8 kilomètres, en aval, a été finalisée en février dernier ; la seconde de 6,2 kilomètres, creusée dans la partie amont, s’est achevée mi-décembre.
« Les tunneliers utilisés sur le chantier de Romanche-Gavet mesuraient 200 m de long et 4,74 m de diamètre, pesaient 630 tonnes et étaient dotés d’une puissance de 2910 kW. Chaque exemplaire avait été construit sur mesure pour le chantier de Romanche-Gavet en fonction du type de roche à extraire et de la taille de la galerie. Les tunneliers ont avancé par pas de 1,80 m de long, ce qui correspond à la course de leurs vérins et de leurs 1000 tonnes de poussée, à raison de 12 à 15 m par jour en moyenne », ont expliqué les équipes techniques d’EDF.
Spie Batignolles TPCI n’en a cependant pas fini avec la construction de l’usine Romanche-Gavet. Ce groupement BTP a en effet été mandaté par EDF pour d’autres travaux d’excavation : il s’agit du creusement et du génie civil d’une cheminée d’équilibre et d’un puits blindé, ainsi que du perçage des cavernes et galeries adjacentes à l’ouvrage d’amenée d’eau.
Renforcer la place de l’hydroélectricité dans le mix électrique français
Malgré sa part importante dans notre mix électrique actuel (20% des capacités de production françaises), l’hydroélectricité représente encore un enjeu pour la France. En plus d’afficher un potentiel de croissance non négligeable, l’optimisation et la modernisation des équipements existants permettraient de renforcer la place de cette filière 100% renouvelable. C’est pour cette raison qu’EDF investit chaque année entre 400 et 450 millions d’euros pour améliorer les performances de ses installations (augmenter la puissance de production et sa disponibilité par exemple).
Le chantier hydroélectrique isérois s’inscrit dans cette optique : l’électricien souhaite en effet augmenter la production hydroélectrique locale de 10% par rapport aux installations (6 centrales et 5 barrages) actuellement situées le long de la rivière de la Romanche.
Ce chantier de construction, considéré comme le plus important dans l’Hexagone, consiste en la construction et la mise en exploitation d’un barrage de prise d’eau (barrage du Livet, achevé depuis fin 2016), de tunneliers ainsi que d’une centrale souterraine (équipée de 2 groupes de production de type « Francis », affichant une puissance cumulée totale de 92 MW).
Estimée à 560 GWh, la production électrique annuelle de cette nouvelle installation renouvelable permettra de répondre aux besoins de quelques 230.000 foyers français. La mise en service de cette centrale devrait intervenir à l’horizon 2020.