La 1ère centrale nucléaire du monde arabe bénéficiera de l’expertise d’EDF
La disparition des produits pétroliers est aujourd’hui un objectif que poursuivent de nombreux États et qui devrait faire évoluer les économies nationales dans des proportions diverses.
Cette transformation sera d’autant plus complexe pour les pays dont l’économie repose principalement sur le pétrole.
C’est notamment le cas pour les Émirats Arabes Unis où l’après-pétrole se prépare depuis quelques années déjà.
Conscients des nouvelles contraintes climatiques qui pèsent sur eux, les dirigeants des émirats de la péninsule arabique ont décidé de baser leur transition énergétique sur des ressources énergétiques décarbonées telle que les énergies renouvelables et le nucléaire.
Alors que le lancement de la première centrale nucléaire du monde arabe devrait intervenir courant 2019, l’électricien français EDF vient d’annoncer avoir été retenu pour assurer son exploitation et sa maintenance.
Un contrat-cadre d’une durée de 10 ans
L’énergéticien EDF et son homologue émirati Nawah ont officialisé le 22 novembre la signature d’un accord-cadre de longue durée portant sur la première centrale nucléaire déployée aux Émirats Arabes Unis.
Nawah a en effet indiqué l’implication du groupe français dans les opérations de pilotage et de maintenance de la centrale de Barakah, située dans la région occidentale de l’Émirat d’Abou Dhabi.
Nawah, filiale de l’Emirates Nuclear Energy Corporation, a décidé de faire appel au savoir-faire français pour l’exploitation de la première centrale nucléaire du monde arabe.
Grâce à cet accord d’une durée de 10 ans, les équipes françaises fourniront une large gamme de prestations de service pour assurer le bon fonctionnement de cette unité de production électronucléaire.
« Forte de plus de 50 ans d’expérience dans le nucléaire et d’un savoir-faire confirmé dans l’accompagnement des pays nouveaux entrants, EDF fournira à Nawah des services dans plusieurs domaines dont la sûreté, la radioprotection, la gestion du cycle du combustible et le suivi environnemental », expliquent les deux partenaires dans un communiqué officiel.
Des prestations évolutives pour une sûreté accrue
Dans un communiqué officiel, le groupe EDF explique qu’il apportera également son expertise via la réalisation d’études et l’accompagnement in-situ des équipes de l’exploitant Nawah. Les prestations fournies dans le cadre de ce contrat-cadre devraient évoluer au fil des besoins et pourront également inclure des sessions de formation et de benchmarking (étude et analyse des techniques de gestion).
Ce nouveau partenariat devrait sans aucun doute permettre à Nawah d’obtenir plus rapidement son permis d’exploitation auprès de l’Autorité Fédérale des Émirats Unis pour la réglementation nucléaire.
Cette dernière, soucieuse de rassurer la communauté internationale sur sa capacité à développer une filière nucléaire civile sûre et efficace, suit en effet de près l’évolution du chantier de la centrale de Barakah.
« Via des prestations ciblées, l’accord apportera aux deux entreprises des bénéfices mutuels et continuera à renforcer leurs relations partenariales. Les deux partenaires partagent la conviction que cet engagement de 10 ans, fondé sur une vision partagée, des valeurs et objectifs communs, contribueront à la qualité de l’exploitation, dans les meilleurs standards de sûreté », estime à ce titre EDF.
« Nawah se félicite de la signature de ce partenariat ; nous sommes heureux de pouvoir nous appuyer sur l’expertise d’EDF et avons hâte de travailler ensemble autour de la mise service de la première unité de la centrale nucléaire de Barakah. EDF dispose d’une expérience sans pareille dans l’industrie nucléaire qui bénéficiera désormais au projet Barakah », confirme de son côté Mark Reddemann, le Directeur Exécutif de Nawah.
Le nucléaire au coeur de la politique énergétique des Émirats Arabes Unis
Située à 250 kilomètres d’Abou Dhabi, sur la façade maritime nord de l’Émirat, la centrale est constituée de 4 réacteurs à eau pressurisée d’une puissance unitaire de 1.400 MW.
Leur construction a débuté en 2012 : à l’heure actuelle, le premier réacteur est « en phase de préparation à la mise en service » alors que la construction des trois autres unités se poursuit.
Avec une puissance cumulée totale de 5.600 MW, la centrale nucléaire de Barakah devrait permettre de répondre à un quart des besoins en électricité des Émirats Arabes Unis. Et aux ambitions de la transition énergétique émiratie.
« L’énergie nucléaire constitue l’une des façons dont Abou Dhabi veut démontrer son engagement envers l’environnement, étant donné que les centrales nucléaires n’émettent quasiment pas d’émissions de CO2 au cours de leur exploitation », explique à ce titre le directeur du programme nucléaire des Émirats Arabes Unis.
Fournir des solutions bas-carbone aux États pour faire face à la croissance de la demande mondiale en électricité, est également un des objectifs que poursuit EDF dans le cadre de sa stratégie CAP 2030.
« Avec cet accord, EDF renforce sa position aux Emirats Arabes Unis dans le domaine des énergies décarbonées et réaffirme l’ambition de sa stratégie CAP 2030 de tripler ses activités en dehors de l’Europe à l’horizon 2030 », explique de son côté Dominique Minière, le Directeur Exécutif Groupe en charge du parc nucléaire et thermique.