Centrale de Cattenom : case prison pour les militants de Greenpeace
Un tribunal français a condamné mardi 27 février 2018 à des peines allant de cinq mois de prison avec sursis à deux mois ferme huit militants de Greenpeace qui s’étaient introduits dans la centrale nucléaire de Cattenom (est) en octobre 2017 ainsi qu’un responsable de l’ONG.
Greenpeace France, représentée par son directeur général, Jean-François Julliard, a écopé pour sa part d’une amende de 20.000 euros. Des peines de six mois avec sursis avaient été requises à l’encontre de six des activistes et du responsable de la campagne nucléaire de l’ONG, Yannick Rousselet. Six mois ferme avaient été en outre demandés à l’encontre de deux adhérents de l’ONG, déjà condamnés pour s’être introduits sur deux autres sites nucléaires en France. Poursuivis pour « intrusion en réunion et avec dégradation dans l’enceinte d’une installation civile abritant des matières nucléaires », les activistes encouraient cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
Le 12 octobre, à l’aube, les huit activistes avaient été interpellés après avoir pénétré dans la centrale pour alerter sur la vulnérabilité des sites nucléaires. « Le débat (sur la vulnérabilité des piscines à combustible, ndlr) s’il est légitime, doit s’organiser en respect de la loi », a estimé la procureure Dumont.
L’avocat d’EDF (opérateur énergétique français, ndlr), Me Thibault de Montbrial, a évalué pour sa part le préjudice moral et matériel à plus de 700.000 euros. « Greenpeace assume l’organisation, la mise en oeuvre et la communication de cette action », a affirmé mardi 27 février à la barre Jean-François Julliard. « Mener une action illégale comme celle-ci n’est pas dans l’objet de notre association, mais notre devoir de lanceur d’alerte » oblige « à trouver le moyen de créer un débat public », a-t-il exposé.
En 2014, 55 militants de l’organisation écologiste avaient été condamnés à deux mois de prison avec sursis pour s’être introduits dans la centrale de Fessenheim (est).
