De nouvelles centrales à charbon en Chine malgré le réchauffement climatique
La Chine prévoit de construire de nouvelles centrales électriques à charbon dont la capacité équivaut à celle de toute la production de l’Union Européenne, en contradiction avec les engagements en matière de lutte contre le changement climatique du premier émetteur mondial de CO2, selon une étude publiée mercredi.
Les usines construites entre janvier 2018 et juin 2019 –représentant une capacité totale de près de 43 gigawatts– annulent la baisse d’émissions réalisées par le reste du monde, selon une étude de l’ONG américaine Global Energy Monitor.
Les chercheurs ont alerté sur le fait qu’une hausse de la capacité énergétique de la Chine était incompatible avec l’engagement pris en 2015 lors de la COP21 à Paris, dont la Chine est signataire, visant à limiter à deux degrés le réchauffement climatique global.
Selon ce rapport, les centrales à charbon en construction ou sur le point d’être rouvertes dans le pays représentent 147,7 gigawatts, presque autant que l’actuelle capacité de l’UE, qui est de 150 gigawatts.
Ces usines porteraient la capacité totale des centrales à charbon de Chine à 1.174,7 gigawatts.
Toujours selon ce rapport, la croissance du charbon dans l’empire du Milieu est due au feu vert donné par les gouvernements régionaux à de nombreux projets sur une période de deux ans afin de soutenir la croissance de leur économie locale.
Le ralentissement que connaît son économie pourrait affaiblir la volonté de la Chine de développer les énergies renouvelables, en dépit des appels lancés ces dernières années par le gouvernement central pour ralentir le développement des centrales au charbon.
« Le risque est que les dirigeants chinois ressentent le besoin de continuer à soutenir les industries intensives en charbon et de placer les préoccupations climatiques au second plan afin de poursuivre la croissance économique », a déclaré à l’AFP Christine Shearer, l’une des responsables de Global Energy Monitor.
La Chine étant le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, ses efforts en matière de changement climatique sont essentiels.
Dans son rapport annuel publié la semaine dernière, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a mis en garde contre les politiques énergétiques actuelles dans le monde qui risquent d’aboutir à une situation où « des centaines de millions de gens n’ont pas accès à l’électricité (…) et où les émissions de CO2 auraient d’importantes conséquences sur le changement climatique ».
COMMENTAIRES
C’est une très mauvaise nouvelle
La Chine ne fait que suivre ce qu’elle avait indiqué à la COP21, à savoir qu’elle continuerait à construire de nouvelles centrales thermiques, notamment à charbon, jusqu’en 2030. Il n’y a aucune raison de paniquer, d’autant que, après un petit réchauffement global de +0,7°C en 130 ans, depuis le début des années 2000 la tendance n’est plus que de +0,1°C/décennie (mesures Hadcrut et UAH), malgré une augmentation continue et quasi-linéaire du taux de CO2 atmosphérique et une très forte inflation des émissions anthropiques, due essentiellement aux émissions des PED. Il n’y a donc aucune raison de considérer que nos émissions anthropiques, qui ne sont que de 4% du total des émissions (AR5, page 471) puissent avoir une action mesurable sur la TMAG (température moyenne annuelle globale).