Centrales nucléaires : que penser des chiffres d’EDF ?
Le journaliste indépendant Philippe Douroux a remis en cause la semaine dernière les chiffres annoncées par EDF sur sa gestion du parc nucléaire français. Un article sous forme de réquisitoire qui comporte un certain nombre de raccourcis et de contre-vérités.
Verre à moitié plein ou à moitié vide… La situation semblait s’améliorer du côté d’EDF et les chiffres de 2010 semblent indiquer une amélioration. A mois que…
A en croire Philippe Douroux, l’amélioration de la performance nucléaire et de la disponibilité des centrales ne sont que de la poudre aux yeux. Pire, EDF « dissimule le mauvais fonctionnement de son parc »…
Ce titre très accrocheur ne sera toutefois pas suivi de faits démontrant cette fameuse « dissimulation »… Au pire, le lecteur ayant suivi la démonstration du journaliste pourra simplement constater que les communicants de l’électricien public ont bien fait leur travail et savamment mis en valeur les résultats les plus positifs pour l’entreprise.
Mais revenons à nos moutons… La thèse du journaliste qui sous-tend les accusations de « dissimulation », tient dans l’interprétation d’une courbe de performance qualifiée de « trompe l’oeil ». Sauf qu’à y regarder de plus près, les éléments « dénichés » par le journaliste (le caractère cumulatif des données) étaient parfaitement signalés sur la courbe…
Cela s’appelle au mieux de la mauvaise foi.
Ensuite, et c’est plus gênant, on peut observer chez l’auteur à nouveau cette manie qu’on a en France de taper sur le taux de disponibilité d’EDF ! Avec 58 réacteurs exploités, le parc français est le plus important au monde et son importance explique à elle-seule que le taux de disponibilité soit plus bas qu’ailleurs.
Le taux de disponibilité (qui a d’ailleurs augmenté en 2010) français est un exploit quand on sait que le moindre incident sur un réacteur impacte l’ensemble des performances du réseau !
Un article au titre accrocheur (et partiellement mensonger)… Des données lancées seulement pour entretenir la confusion… Et un manque d’information général… Tous les ingrédients d’un mauvais article qui n’intéresserait personne s’il n’était hébergé par Le Monde.
Et c’est bien dommage.