Centrales solaires flottantes : un secteur balbutiant qui inspire les industriels
Le 20 septembre, le producteur d’énergies renouvelables Akuo Energy a annoncé le démarrage de la construction de la première centrale solaire flottante de France, qui sera installée sur le lac d’une ancienne carrière à Piolenc dans le Vaucluse.
De nombreux spécialistes considèrent que le potentiel de développement des centrales solaires flottantes et ses avantages en termes de valorisation de la surface foncière sont sous-évalués : barrages, réservoirs industriels, sites de traitement de l’eau, bassins aquacoles…
Ce sont autant de sites théoriquement adaptés au développement de projets photovoltaïques flottants, de manière totalement compatible avec les usages d’autres secteurs économiques (agriculture, industrie…).
Au même titre que leurs homologues en toitures, les centrales photovoltaïques flottantes permettent donc de valoriser des surfaces foncières énergétiquement inexploitées.
Une caractéristique d’autant plus intéressante que certains pays affichent un manque de place pour le développement de centrales solaires au sol. Rien d’étonnant que d’ambitieuses initiatives fassent régulièrement leur apparition dans ce secteur encore balbutiant.
Un démonstrateur alpon opérationnel d’ici 2019
Construire la première centrale solaire flottante en milieu alpin, tel est l’objectif que se sont fixés la société suisse Romande Energie et l’entreprise française Poralu Marine.
Les deux partenaires travaillent en effet depuis 5 ans à l’élaboration d’une centrale solaire sur les eaux du lac des Toules.
Ce barrage est situé à 1.810 mètres d’altitude, dans le val d’Entremont, sur la commune de Bourg-Saint-Pierre en Suisse romande.
Depuis 2013, des tests de production photovoltaïque ont été menés à proximité du barrage, sur les rives du lac pour évaluer la pertinence du projet par rapport au taux d’ensoleillement du site.
Satisfaits par les premiers résultats, Romande Energie et Poralu Marine ont annoncé leur intention de lancer une seconde phase de test.
Grâce à un investissement de 2,35 millions d’euros, les deux partenaires comptent en effet lancer un démonstrateur dans le courant de l’année 2019.
Il s’agira d’une centrale solaire flottante d’une superficie de 2.240 mètres carrés, qui produira quelques 750.000 kWh d’électricité renouvelable en conditions réelles d’utilisation. Ce test permettra de démontrer la viabilité technique et financière du projet.
67.000 mètres carrées de cellules solaires
Si les résultats obtenus avec la centrale solaire de démonstration sont satisfaisants, une centrale solaire recouvrant 35% du lac devrait être développée pour une mise en service d’ici 2021.
Cette unité de production comprendrait 67.000 mètres carrés de panneaux solaires, disposés à la surface du lac des Toules grâce à plus de 1.000 flotteurs arrimés aux rives du lac.
Cette installation d’un nouveau genre devrait produire quelques 23 millions de kWh par an.
Une performance qui sera notamment rendue possible par la réverbération de la lumière sur la neige : une particularité qui permettrait de valoriser jusqu’à 50% de rayonnement solaire en plus qu’un site de même dimension en plaine.
Reste que le projet est d’autant plus ambitieux qu’il représente un véritable défi technique. À cette altitude, il faut en effet « prendre en compte des températures particulièrement rigoureuses, anticiper le poids de la neige sur les panneaux solaires et l’emprise de la glace, sans oublier les vents soufflant jusqu’à 120 km/h », comme l’explique Poralu Marine dans un communiqué de presse.
Les ambitions de la Corée du Sud
La Corée du Sud affiche également de belles ambitions dans le domaine du photovoltaïque flottant. Séoul a en effet annoncé au début du mois de septembre son intention de développer la plus grande ferme solaire flottante au monde.
Un titre pour l’instant détenu par la Chine, grâce à son unité de production située à proximité de la ville de Huainan et composée de 120.000 panneaux photovoltaïques.
Pour faire face à la croissance exponentielle de ses besoins en électricité, la Corée du Sud va donc développer d’ici 2020 une ferme solaire sur les eaux du lac artificiel de Sihwa, dans l’ouest du pays.
La Korea Western Power et la ville d’Ansan ont annoncé la signature d’un protocole d’entente à cet effet. Cette unité de production devrait afficher une puissance de 102,5 MW, de quoi produire suffisamment d’électricité pour couvrir les besoins de 35.000 foyers coréens.
Selon les autorités coréennes, le projet implique une coopérative régionale afin que les bénéfices générés par la vente d’électricité profitent à la communauté locale.
Pour information, le lac de Sihwa abrite déjà une installation électrique de renommée internationale : on y trouve en effet la plus grande centrale marémotrice du monde (254 MW).
COMMENTAIRES
Le projet coréen a été battu par un projet de 200 MWc en Indonésie!!!