CGG : un groupe de créanciers votera contre le plan de restructuration
Un groupe de créanciers, représentant plus de 20% des obligations convertibles du parapétrolier CGG, a annoncé jeudi 20 juillet 2017 qu’il votera contre le plan de restructuration de l’entreprise, en raison d’une « différence de traitement » entre catégories de créanciers.
Le plan « ne respecte pas le principe fondamental d’égalité entre créanciers prévu par la loi », dénoncent dans un communiqué des créanciers regroupés en un comité, parmi lesquels les sociétés de gestion Schelcher Prince Gestion, HMG Finance, la Financière de l’Europe ou encore Delta AM.
En difficultés financières, le spécialiste des études géophysiques pour l’industrie pétrolière avait annoncé mi-juin le lancement d’un plan de restructuration, qui inclut une procédure de sauvegarde de la société mère en France et des filiales aux Etats-Unis.
Le groupe était parvenu quelques jours plus tôt à un accord pour restructurer sa dette de près de 2,8 milliards de dollars et obtenir un nouveau financement.
Validé par une majorité de créanciers, cet accord prévoit en plus de ce nouveau financement de 375 millions de dollars de la part de certains d’entre eux, la conversion en actions de sa dette non sécurisée ou encore une augmentation de capital de 125 millions de dollars.
Les créanciers obligataires doivent se prononcer sur le plan le 28 juillet 2017.
Le comité qui s’y oppose estime être lésé par rapport aux porteurs d’obligations émises en droit de New York (« obligations US ») notamment, car ces derniers seront les seuls à pouvoir souscrire aux nouvelles obligations à haut rendement qui doivent permettre au groupe de disposer de 375 millions de dollars.
Le groupement dénonce également les taux d’intérêt de ces obligations, selon lui, « particulièrement élevés et hors normes de marché ».
Par ailleurs, le comité affirme que ce plan « compromet la pérennité de la société », en raison de ses conditions financières, et émet des propositions alternatives.
Celles-ci « permettraient sur le très court terme de réaliser une économie immédiate de 25 millions de dollars en réduisant les commissions de participation au new money (nouvelles liquidités, ndlr) et, à moyen terme, de 75 millions de dollars supplémentaires en permettant à CGG un remboursement anticipé de sa dette dans des conditions moins onéreuses », a déclaré la porte-parole du comité, Carole Imbert, citée dans le communiqué.
Depuis la chute du cours du brut en 2014, les compagnies pétrolières et gazières ont réduit leurs investissements et le chiffre d’affaires de CGG a été divisé par trois depuis 2013.
Le groupe a accumulé les pertes, qui ont dépassé le milliard de dollars en 2014 et 2015, avant d’être ramenées à un peu plus de 500 millions de dollars l’an dernier, résultat d’un plan de transformation radical.