Changement climatique : les ONG mettent la pression sur les pays du G20
Après les investisseurs internationaux du IIGCC, c’est au tour des ONG de monter au créneau et d’appeler les pays du G20 à s’engager plus activement dans la décarbonisation des économies. Ces groupes de défense du climat, dont l’organisation Climate Transparency fait partie, déplorent notamment le financement persistant par l’Union européenne de projets liés aux énergies fossiles.
Selon un rapport publié par l’ONG Climate Transparency à trois jours du sommet du G20, organisé à Hanghzou en Chine, les grandes puissances devront revoir à la hausse leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, si la communauté internationale veut tenir les engagements de l’accord climatique – entre autres : rester sous la barre des 2°C de hausse des températures.
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Si les politiques publiques en faveur de la transition énergétique ont bel et bien progressé, l’ONG note néanmoins que les investissements bas carbone sont toujours insuffisants et que les projets de centrales à charbon sont désormais incompatibles avec l’impératif climatique. Les pays du G20 génèrent à eux seuls 75 % des émissions mondiales, et ses GES liés aux énergies ont crû de 56 % entre 1990 et 2013. « Cette croissance s’est arrêtée mais les émissions ne déclinent pas encore, car les progrès des renouvelables ne compensent pas la hausse de l’activité« , note le rapport, qui pointe du doigt la promesse du G20 en 2009 de supprimer les subventions aux énergies fossiles.
Le Réseau Action Climat (CAN) s’est penché quant à lui sur la politique menée par l’Union européenne, et en a conclu que les financements publics européens ne sont pas encore en phase avec l’accord de Paris. Selon un rapport du réseau d’ONG, la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ont, entre 2013 et 2015, mis à disposition plus de 12 milliards d’euros pour des projets liés aux énergies fossiles. « Des dispositifs communautaires comme l’ETS (le système d’échange de quotas d’émission de CO2), permettent en plus aux pays membres de continuer à soutenir ce type d’infrastructures« , précise le CAN.
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Rappelons que le changement climatique et la mise en œuvre de l’accord de Paris sont au programme du sommet de Hangzhou, premier sommet du G20 depuis la signature en décembre du pacte mondial contre le réchauffement.
Crédits photo : Climate Transparency