Changement d’heure : un gain d’énergie relativement faible
Comme chaque année, le passage à l’heure d’été aura lieu ce weekend et comme chaque année, les mêmes interrogations sur la pertinence d’une telle mesure reviennent en boucle. Si les Français y sont habitués, le changement d’heure ne fait pourtant pas l’unanimité, et certains critiquent même son efficacité en termes d’économies d’énergie. Mais qu’en est-il exactement ?
Si ses détracteurs mettent régulièrement en avant les éventuelles perturbations des rythmes biologiques et des activités agricoles qu’un changement d’heure peut entraîner, ils relativisent surtout les économies d’énergie réalisées. Pour rappel, le passage à l’heure d’été est entré en vigueur en France en 1976 au lendemain du choc pétrolier afin d’économiser l’énergie. Or, les économies d’énergie effectivement induites par cette mesure restent relativement faibles et diminuent d’année en année.
Selon une étude de l’Agence de la maîtrise de l’énergie et de l’environnement (Ademe) publiée en 2010, le gain sur l’éclairage était de l’ordre de 440 GWh, soit l’équivalent de la consommation en éclairage d’environ 800.000 ménages. Ces économies permettaient alors d’éviter du même coup l’émission de 44.000 tonnes de CO2. Mais en 2012, l’heure d’été ne faisait déjà plus gagner que 351 GWh, soit 0,07 % de la consommation d’électricité globale, et à l’horizon 2030, selon les projections de l’Ademe, les gains ne seront que de 258 GWh. Une tendance à la baisse liée selon l’Ademe « à l’amélioration continue de la performance des systèmes d’éclairage et à l’ambition croissante des politiques énergétiques ».
Cela étant, il parait aujourd’hui difficile de remettre en cause une telle mesure alors même que tous les efforts se dirigent vers la réduction des émissions de CO2. L’Ademe estime en effet cet impact suffisamment important pour maintenir cette pratique à plus long terme, même si la ministre de l’Energie Ségolène Royal envisageait l’année dernière de nouvelles études sur l’opportunité et l’efficacité du changement d’heure.
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