Charbon : une énergie fossile aux effets néfastes sur la santé

Alors qu’il continue d’alimenter des centrales électriques dans de nombreux pays, le charbon demeure l’un des combustibles les plus polluants au monde. Derrière son apparente rentabilité énergétique se cache un lourd tribut : celui payé en vies humaines. L’impact du charbon sur la santé est un fléau silencieux, aux répercussions encore sous-estimées. Pathologies respiratoires, maladies cardiovasculaires, cancers… Le charbon, s’il fait tourner les turbines, fait aussi grimper les taux de mortalité.

Une pollution aux particules fines mortelle

Lorsqu’il est brûlé, le charbon libère une multitude de polluants dans l’atmosphère : dioxyde de soufre (SO₂), oxydes d’azote (NOₓ), mercure, arsenic, mais surtout des particules fines (PM2.5). Ces microparticules, invisibles à l’œil nu, s’infiltrent profondément dans les poumons et passent dans la circulation sanguine. Une fois dans l’organisme, elles provoquent des inflammations chroniques et des atteintes multiples aux organes.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la pollution de l’air ambiant tue environ 7 millions de personnes chaque année, et une part importante de cette pollution provient de la combustion du charbon. Selon un rapport de Greenpeace, la seule pollution des centrales à charbon aurait causé environ 800 000 décès prématurés dans le monde en 2022.

Des pathologies multiples et durables

Les effets du charbon sur la santé humaine sont bien documentés. Parmi les maladies les plus courantes figurent :

  • Les affections respiratoires chroniques comme l’asthme, la bronchite chronique, ou encore la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC).

  • Les maladies cardiovasculaires, provoquées par l’inflammation des artères et l’augmentation du stress oxydatif lié aux polluants.

  • Les cancers, notamment des poumons, de la gorge, et de la vessie, liés à l’exposition prolongée aux substances cancérigènes présentes dans les fumées de charbon.

  • Des troubles neurologiques, particulièrement chez les enfants exposés au mercure émis lors de la combustion du charbon, avec des conséquences sur le développement cognitif.

À long terme, ces pathologies grèvent les systèmes de santé publique et fragilisent les populations les plus vulnérables : enfants, personnes âgées, malades chroniques et habitants des zones industrielles.

Les mineurs en première ligne

Au-delà des populations exposées aux émissions atmosphériques, il y a celles qui extraient directement le charbon : les mineurs. Ces travailleurs sont confrontés à des risques sanitaires extrêmes.

La pneumoconiose, aussi appelée « maladie du poumon noir », est une pathologie fréquente parmi les mineurs. Elle est causée par l’inhalation prolongée de poussières de charbon, entraînant une fibrose pulmonaire irréversible. Les cas de silicose, de tuberculose, ou d’accidents cardiovasculaires sont également élevés dans cette population.

De plus, l’exposition constante à des environnements confinés, pauvres en oxygène et riches en polluants, aggrave les risques à court et long terme. Le taux de mortalité professionnelle dans l’industrie charbonnière reste l’un des plus élevés au monde.

Un fardeau économique pour les systèmes de santé

Outre l’aspect humain, l’impact du charbon sur la santé représente un coût colossal pour les États. Hospitalisations, traitements, arrêts de travail, baisse de la productivité : le charbon génère des dépenses massives, souvent invisibles dans les calculs économiques classiques.

Une étude du Health and Environment Alliance (HEAL) chiffre à 43 milliards d’euros par an le coût sanitaire de la pollution liée au charbon rien qu’en Europe. Ces coûts, supportés par les contribuables et les systèmes de sécurité sociale, viennent alourdir la facture d’une énergie déjà critiquée pour son impact climatique.

Alternatives et urgence d’agir

Les chiffres sont sans appel : pour préserver la santé publique, la sortie du charbon est impérative. De nombreux pays, dont la France, se sont engagés à fermer leurs dernières centrales à charbon dans les années à venir. Mais la réalité est plus nuancée : en Asie, en Afrique et dans certains États des États-Unis, le charbon reste une source énergétique majeure, notamment pour des raisons de coût et de disponibilité.

Des alternatives plus propres, comme le solaire, l’éolien ou l’hydroélectrique, se développent rapidement, mais peinent encore à répondre à la totalité des besoins en électricité dans les régions fortement dépendantes du charbon.

Face à l’urgence climatique, la question de la santé publique devrait être un levier supplémentaire dans la transition énergétique. Car ce ne sont pas seulement des glaciers qui fondent ou des températures qui grimpent : ce sont des vies humaines, souvent parmi les plus précaires, qui s’éteignent à petit feu.

Vers une prise de conscience globale

Heureusement, les voix s’élèvent. Médecins, scientifiques, ONG et citoyens alertent de plus en plus sur les conséquences sanitaires du charbon. Le lien entre pollution et santé n’est plus nié, et des outils d’évaluation de l’impact sanitaire sont intégrés aux politiques environnementales.

Mais cette prise de conscience doit se traduire par des actes concrets : investissements massifs dans les énergies renouvelables, fermeture planifiée des centrales à charbon, protection des travailleurs et accompagnement des territoires concernés.

Car si l’on veut vraiment bâtir un avenir durable, il faut cesser de brûler aujourd’hui ce qui rendra les générations futures malades demain.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Le politiquement correct dans toute sa splendeur. Personne ne conteste que le charbon n’est pas la source d’énergie la plus bénéfique. Mais il existe maintenant des moyens parfaitement au point pour en dépolluer la combustion. Et certains pays ne peuvent pour le moment s’en passer. Et pourquoi ne pas parler des particules fines générées par les pneumatiques et le freinage des véhicules routiers (électriques ou pas !) ? N’est elle que quantité négligeable ? Enfin, qui peut nier que l’histoire de l’humanité n’est ce qu’elle est que grâce à l’industrialisation, le transport, etc., permis depuis le 19ème siècle par l’utilisation du charbon et l’invention de la machine à vapeur qui, au début n’avait que cette source d’énergie exploitable ? Ras le bol des béni oui oui, Greenpeace en premier lieu. Que leurs adeptes se dépêchent de revêtir des peaux de bètes (et encore, c’est nuisible pour la planète) et retournent vivre dans des cavernes.

    Répondre
  • Je lis dans cet article (je cite): « Des alternatives plus propres, comme le solaire, l’éolien ou l’hydroélectrique, se développent rapidement… »
    Je m’étonne que le nucléaire, qui, lui aussi répond parfaitement à l’élimination du charbon, en proposant « LA » source la moins émettrice de GES, de particules fines….etc…, ait été « OUBLIE » !…
    Oublié ?… Vraiment ?… J’en doute un peu, de la part de cette publication qui est restée très antinucléaire, par idéologie ou pour défendre les intérêts de certains lobbies ?
    Merci de confirmer qu’il s’git bien d’un « malheureux » oubli !…

    Répondre
    • Bien d’accord ! Mais le laiüs ne se préoccupe pas non plus de l’efficacité des sources d’énergie. Et pourtant, comme E = mc2, le nucléaire est évidemment une source d’énergie prticulièrement effficace. Cadert des soucis des idéologues de l’écologie punitive.

      Répondre
  • compte la dessus boit l’eau de la part de la rédaction antinuc du monde des énergies !

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  • La France est le pays (en dehors des pays scandinaves, peu peuplés et très pourvus en ressource hydraulique) utilisant le moins de charbon et de gaz grâce à son parc nucléaire. La rédaction est-elle au courant ?

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