Chauffage des bâtiments neufs: arbitrages favorables à l’électricité
Le gouvernement a annoncé mardi des arbitrages plus favorables au chauffage électrique dans les bâtiments neufs, dans sa future règlementation environnementale attendue à l’automne, très critiquée par le secteur gazier.
Les secteurs de l’énergie et du BTP attendent avec impatience la nouvelle réglementation environnementale 2020 (dite RE 2020) qui doit succéder cette année à l’actuelle réglementation thermique 2012 (RT 2012) pour le bâtiment.
« Le gouvernement lance le début de simulations qui serviront à déterminer les critères et seuils principaux de cette nouvelle règlementation », ont fait savoir les ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires dans un communiqué commun. Il vise une publication des textes réglementaires « d’ici l’automne 2020 ».
Le gouvernement a déjà retenu certains paramètres pour la phase d’analyse qui va s’ouvrir. Ils concernent le chauffage, alors que les partisans de l’électricité et du gaz naturel s’affrontent pour déterminer quelle énergie est la plus vertueuse, notamment d’un point de vue environnemental.
« Un coefficient de conversion entre énergie primaire et énergie finale de l’électricité de 2,3 sera utilisé », contre 2,58 actuellement, indiquent les ministères.
Ce coefficient reflète les pertes d’énergie entre l’énergie primaire (que l’on trouve dans la nature) et l’énergie finale (celle qui arrive chez le consommateur). En abaissant le coefficient, l’électricité apparaîtra automatiquement plus compétitive.
Le facteur d’émission de dioxyde de carbone (CO2) de l’électricité utilisée pour le chauffage verra pour sa part « sa valeur actualisée à 79 g/kWh, afin d’être plus conforme à la réalité constatée ».
La France souhaite utiliser moins d’énergie fossile (dont le gaz) dans le cadre de son ambition climatique et de son objectif de neutralité carbone en 2050. Mais le secteur gazier critique fortement le contenu de la nouvelle réglementation qui lui sera défavorable.
« Ça va favoriser indéniablement le chauffage électrique et y compris le chauffage électrique peu performant dans le collectif à partir de radiateurs », a regretté mardi Patrick Corbin, président de l’Association française du gaz (AFG).
« Par conséquent, ça va aggraver la facture d’électricité des Français », a-t-il assuré à l’AFP.
« Aujourd’hui l’électricité supplémentaire forcément est produite à partir d’électricité carbonée sur le territoire français soit à partir d’importations – et on le sait les importations sont assez largement carbonées du fait de nos voisins », a-t-il aussi souligné.
COMMENTAIRES
Et voilà le résultat d’une décision totalement politique. On de demande parfois, pourquoi, nous ingénieurs et techniciens, on s’échine en permanence à gagner en efficacité énergétique. Il suffit de demander aux politiques, pour eux c’est juste un jeu d’écriture.
un coefficient 2.3 , c’est encore énorme alors que ce coefficient n’a de sens que si l’électricité est produite avec des énergies fossiles. En France l’électricité est largement produite par nucléaire/hydro/éolien et on se moque de savoir quelle est la quantité d’énergie primaire : l’important est la pollution générée. Or elle est bien moindre en chauffage électrique qu’en gaz, c’est ce qui compte.
https://www.connaissancedesenergies.org/tribune-actualite-energies/il-faut-abandonner-le-coefficient-de-conversion-de-lelectricite-en-energie-primaire?utm_source=newsletter&utm_medium=fil-info-energies&utm_campaign=/newsletter/le-fil-info-energies-14-janv-2020
@choppin « Et voilà le résultat d’une décision totalement politique » – C’est une décision politique, tout comme celle qui a fixé précédemment un niveau d’émission par kWh de 210g, niveau totalement déconnecté de la réalité. Au moins cette décision est plus conforme aux données mesurées.