Chine : un programme de développement nucléaire sans précédent
Si le 11ème Congrès chinois de l’énergie nucléaire organisé la semaine dernière à Pékin était consacré cette année au développement de la technologie nucléaire nationale et à sa commercialisation, il fut surtout l’occasion de faire le point sur les nouvelles perspectives d’expansion offertes par la filière nucléaire. La validation récente par le Conseil d’Etat du plan de sûreté nucléaire et du nouveau plan de développement de l’énergie nucléaire à long terme permet en effet au gouvernement d’envisager de nouveaux projets de centrales nucléaires et d’investir dans les moyens nécessaires au service de ses ambitions en la matière.
Selon les dernières estimations de l’Association chinoise de l’énergie nucléaire, la Chine disposera de plus de 30 GW de capacité d’énergie nucléaire d’ici la fin de l’année 2015. Les 23 unités nucléaires en cours d’exploitation en Chine offrent actuellement une capacité combinée de 21,4 GW auxquels s’ajouteront dans les années à venir 29 unités en cours de construction.
Le gouvernement prévoit en effet d’augmenter la capacité nucléaire totale de la Chine à 58 GW d’ici 2020, soit une hausse de 170% par rapport au niveau actuel, afin de répondre à la forte augmentation de la consommation d’électricité en Chine et aux enjeux de décarbonisation du secteur énergétique. Un programme de développement estimé à plus de 100 milliards de yuans d’investissements annuels (environ 15 milliards d’euros).
Pour accompagner cela, le gouvernement vient tout justement d’approuver l’introduction en bourse de la compagnie China National Nuclear Power Corp (CNNPC), filiale de la CNNC, qui investit, construit et exploite des centrales nucléaires et dispose d’une douzaine de filiales à l’échelle régionale.
La CNNC, groupe industriel public et premier constructeur de réacteurs nucléaires en Chine, détient actuellement 97% de la CNNPC et pourrait vendre plus de 25% de sa participation, levant ainsi près de 16,25 milliards de yuans (environ 2,5 milliards d’euros) afin de construire quatre nouveaux projets de centrales nucléaires, selon le communiqué.
En parallèle, la CNNC a également a annoncé sa volonté d’investir massivement dans de nouvelles sources d’approvisionnement en uranium au Kazakhstan, au Canada ou en Australie, afin de répondre à la demande en combustible lié à l’expansion du programme nucléaire chinois.
Crédits photo : Shubert Ciencia