Chypre: Total et Eni vont explorer et exploiter un nouveau gisement offshore
Les géants énergétiques français et italien, Total et Eni, ont remporté un appel d’offres pour explorer et exploiter conjointement du gaz et du pétrole au large de Chypre, ont annoncé mercredi les autorités chypriotes, dans un contexte de tensions avec Ankara sur ces gisements.
L’accord signé mercredi donne à Total et Eni des parts égales (50% chacun) dans la société créée pour cette exploitation.
Le ministre de l’Energie de Chypre, George Lakkotrypis, a salué un « événement important », qui accroît la présence de multinationales dans la zone économique exclusive (ZEE), et renforce les partenariats noués par le gouvernement.
Total et Eni deviennent ainsi les deux plus importants acteurs du forage au large de l’île méditerranéenne, détenant désormais des licences d’exploitation pour 7 des 13 blocs – avec le coréen Kogas pour trois d’entre eux.
Les deux groupes, ainsi que l’américain ExxonMobil, avaient été invités l’an passé par le gouvernement de la République de Chypre – qui n’exerce son autorité que sur les deux tiers sud de l’île – à répondre à un appel d’offres pour explorer ce nouveau secteur de gaz offshore (le bloc 7) dans la ZEE.
Nicosie a décidé de poursuivre l’exploitation du bloc 7 après avoir découvert du gaz dans le bloc 6 adjacent – également exploité par Eni et Total – qui pourrait s’étendre, a déclaré M. Lakkotrypis.
Les tensions sont récemment montées entre Chypriotes grecs et turcs au sujet des gisements de gaz potentiels au large de l’île.
La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l’appétit de Chypre, membre de l’Union européenne (UE), qui rêve de devenir un acteur énergétique majeur, et a signé des contrats d’exploration avec Eni, Total et ExxonMobil.
Mais la Turquie, dont l’armée occupe le tiers nord de l’île, s’oppose à toute exploration et exploitation de ces ressources qui excluraient cette partie de Chypre, où vivent les Chypriotes turcs.
Ces derniers mois, elle a envoyé trois navires de forage au large de Chypre malgré des avertissements de l’UE et Washington.
Chypre est divisée en deux depuis l’invasion en 1974 de sa partie nord par la Turquie, en réaction à un coup d’Etat de Chypriotes-grecs souhaitant unifier l’île à la Grèce qui inquiétait la minorité chypriote-turque.
Début août, les dirigeants de l’île se sont dits prêts à se réunir sous l’égide de l’ONU alors que les discussions formelles sur une réunification sont au point mort depuis 2017.
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