Climat: le CESE veut remettre sur la table une « trajectoire » de prix du carbone
La France aura besoin de financements très importants pour sa stratégie climatique et devra notamment « reprendre une trajectoire crédible de prix du carbone », prône le Conseil économique et social (CESE) dans un avis adopté mercredi.
Le pays aura besoin de quelque 70 milliards d’euros d’investissements climat supplémentaires par an d’ici 2030, selon cet organe consultatif de la société civile, qui reprend un chiffrage de l’organisme rattaché à la Première ministre France Stratégie.
Ces sommes doivent permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre des principaux secteurs émetteurs, avec par exemple la rénovation thermique des bâtiments, le développement du ferroviaire ou l’électrification des véhicules.
Le CESE formule quinze propositions pour financer la stratégie française pour l’économie et le climat (SFEC) par laquelle le pays veut atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. L’avis a été adopté mercredi avec 136 voix (aucune contre ni abstention).
Il préconise notamment de « redonner une trajectoire crédible » et « lisible » au prix du carbone en France. Le sujet est sensible car le mouvement des gilets jaunes avait conduit à geler la hausse de la composante carbone de la fiscalité des combustibles fossiles.
« C’est compliqué politiquement. Notre proposition n’est pas le retour d’une taxe carbone demain, mais de remettre ce sujet sur la table pour que ça puisse à moyen terme faire partie [de l’éventail] d’outils disponibles », explique à l’AFP la rapporteure de l’avis Julia Grimault, qui représente l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) au Cese.
Cela doit venir avec des « mesures d’accompagnement pour assurer l’accessibilité des ménages et TPE aux alternatives décarbonées », insiste le texte.
Le but est de « sortir de la dépendance aux fossiles », souligne Julia Grimault, « pas de faire une ressource fiscale supplémentaire mais de donner un signal-prix ».
Autre idée: renforcer les investissements pour le climat au niveau européen, en les sortant si nécessaire des règles supposément contraignantes de Maastricht sur la dette, et avec un emprunt commun.
La Banque centrale européenne (BCE) pourrait pour sa part « proposer des taux d’intérêts différenciés pour les projets favorables à la transition », avance Julia Grimault.
L’avis suggère encore de « mettre en place une obligation de financement sur seuls fonds propres pour les nouveaux investissements fossiles ». Cette obligation pesant sur les banques, accroissant les risques qu’elles prennent, doit les inciter à ne plus investir dans de nouveaux projets fossiles.
Enfin, le CESE recommande une programmation des finances publiques pour la transition écologique pluriannuelle, adossée aux feuilles de route sur l’énergie et le climat.
COMMENTAIRES
A quand une Taxe Carbone sur les ENRi si le Back-up et/ou le pilotage de la consommation de la production ne sont pas garantis sans CO2 massif (Cf Centrales à Gaz via GNL de Schiste américain très émettrices de CO2 pour le Back-Up des ENRi) !?
On pourrait faire de même pour le Nucléaire qui serait in fine peut sujet à des Malus importants (car il produit en continu)
Le CESE n est que consultatif… malheureusement!
Je retiens surtout de ce texte qu il y a une nécessité urgente d investissements massifs, aussi bien pour l efficacité énergétique que pour la production d ENR.
Quoi qu il en coûte!!!
Qu attendent les politiques?
Notons au passage que lorsqu’ une centrale nucléaire est en maintenance, elle ne produit plus rien, même quand il y a du vent et du soleil…
@ bernard
J’ai mieux que
« Notons au passage que lorsqu’ une centrale nucléaire est en maintenance, elle ne produit plus rien, même quand il y a du vent et du soleil »…
Par
« soit dit en passant, lorsqu’ une centrale nucléaire est en fonction, elle produit qu’il y ait du vent ou non et qu’il y ait du soleil ou non »…
D’autre part sur http://www.electricitymap.org/ on constate que l’Allemagne (16h) consomme 66 GW et a une intensité carbone de 613 g malgré une puissance installée en renouvelables intermittents de 130 GW qui demande un back-up fossiles pilotable de 70 GW pour garantir l’appro et leur conso d’électricité quelle que soit la météo !
La France consomme 64 GW et a une intensité carbone de 78 g avec un nucléaire à 43 GW qui contribue largement à cette intensité carbone basse. Elle est 7.8 fois moindre que ce que score les Teutons avec leur armada d’ENRi. En leur appliquant la « trajectoire » de prix du carbone du CESE cela leu coûterait bonbon, soit dit en passant !
Enfin je propose mieux pour parfaire la taxe CO² c’est de reporter sur les producteurs d’EnRI les coûts de leurs productions aléatoires et intermittentes aujourd’hui supportés principalement par le parc nucléaire et les contribuables français.
Notez que ce sont les ENR variables, solaire ppv et éolien, qui sont en intermittence en ce moment un peu partout en Europe par exemple. http://www.electricitymap.org Le nucléaire est, dans l’ensemble, assez constant.