Climat: El Niño affecte la production hydroélectrique en Amérique centrale
La production d’hydroélectricité en Amérique centrale est d’ores et déjà affectée par le phénomène climatique El Niño en raison du déficit de pluies et de la baisse du niveau d’eau dans les retenues des barrages, a indiqué à l’AFP mercredi l’EOR, l’organe de régulation du secteur pour la région, basé au Salvador.
Les pays d’Amérique centrale ont lancé « l’alerte » et le Nicaragua, le Costa Rica et le Panama procèdent depuis le début du mois de mai à des achats préventifs d’électricité sur le marché régional. Ils entendent ainsi préserver leurs réserves hydrauliques dans les retenues pour une production ultérieure d’électricité pour leur marché intérieur, a précisé à l’AFP le directeur de l’EOR, le Nicaraguayen René Gonzalez.
Ces achats de précaution ont « augmenté la demande d’énergie » ainsi que le prix de celle-ci.
Le Honduras est le pays le plus affecté de la région par les pénuries d’électricité, comme l’a reconnu samedi la présidente Xiomara Castro.
L’entreprise nationale d’électricité a programmé des coupures d’électricité, tandis que les milieux d’affaires prévoient une baisse du PIB en raison de ces pénuries d’énergie.
« Nous faisons face à un grave rationnement d’énergie en raison du bas niveau d’eau dans les retenues et de l’indisponibilité de centrales thermoélectriques », a déploré samedi la présidente hondurienne.
Des chefs d’entreprise du nord du Honduras, la région la plus industrialisée du pays, se sont plaints de ces coupures d’électricité allant jusqu’à huit heures par jour.
En 2022, avec des précipitations « normales », la production hydroélectrique s’établissait à 3.108 gigawatts/heure, mais elle a baissé en 2023 à 2.797 gigawatts/heure, soit environ 10%.
Depuis 2013 les pays d’Amérique centrale sont interconnectés par 1.793 km de lignes afin de permettre des échanges d’énergie entre les six pays.
El Niño, est un phénomène climatique naturel généralement associé à une augmentation des températures, une sécheresse accrue dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres.
Il s’est produit pour la dernière fois en 2018-2019 et a laissé la place à un épisode particulièrement long de presque trois ans de La Niña, qui provoque les effets inverses et notamment une baisse des températures.