Climat: un tiers des grands groupes britanniques en retard sur l’accord de Paris
Un tiers des plus grandes entreprises au Royaume-Uni, y compris BP et Shell, émettent beaucoup trop de CO2 pour respecter l’accord de Paris sur le climat, malgré les engagements à moins polluer, selon une analyse.
Au total, 31 groupes de l’indice FTSE-100 de la Bourse de Londres ont des émissions carbone qui correspondent à un réchauffement climatique de 2,7°C d’ici 2050, d’après des données transmises à l’AFP lundi par la société d’investissement britannique Arabesque, révélées par le quotidien The Guardian.
L’objectif de l’accord de Paris signé en 2015 est de limiter le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C, si possible à 1,5°C.
Parmi les mauvais élèves, figurent sans surprise les groupes pétroliers comme BP et Shell, ou encore les compagnies minières à l’image de BHP, Anglo American ou Rio Tinto.
Arabesque a analysé en tout 88 des 100 entreprises du FTSE-100 en leur donnant à chacune un score en fonction du montant des émissions par rapport au chiffre d’affaires.
« Les entreprises détiennent la clé pour respecter les objectifs de l’accord de Paris et les plus grands groupes doivent montrer l’exemple », estime Todd Bridges, un responsable de l’investissement chez Arabesque.
« Mais ces données montrent que le FTSE-100 a encore besoin de faire des progrès pour limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C », selon lui.
Beaucoup d’entreprises se sont toutefois engagées à être neutres en carbone d’ici 2050, soit l’objectif que s’est fixé le gouvernement britannique.
C’est notamment le cas des majors pétrolières ou du groupe aérien IAG, même si les ONG environnementales doutent bien souvent de leur sincérité et fustigent des mesures trop vagues ou repoussées pour tenir les promesses et les délais.
De leur côté, les institutions financières sont de plus en plus sous pression, y compris de leurs actionnaires, pour arrêter de financer les énergies fossiles.
Les efforts du Royaume-Uni et de ses entreprises en matières environnementales sont particulièrement scrutés puisque le pays va organiser la prochaine conférence climat de Glasgow (COP26) en novembre.
« Le changement climatique est une menace pour notre sécurité collective », a martelé la semaine dernière le Premier ministre britannique, Boris Johnson, lors d’un sommet des dirigeants de l’ONU.
Boris Johnson avait dévoilé fin 2020 des projets pour une « révolution industrielle verte » mais son discours a été brouillé récemment par la décision du gouvernement conservateur de ne pas s’opposer à l’ouverture d’une nouvelle mine de charbon en Angleterre.
jbo/ved/abx
COMMENTAIRES
Si le fait d’organiser la prochaine COP devait être une garantie du respect des engagement qui y seront pris, depuis la cop 21, la France aurait due être clouée au pilori pour son inaction exemplaire avec des résultats zéro GW là ou il devait y avoir fin 2020 6GW en offshore, par exemple. Et le reste à l’avenant.