Climat: « une inquiétude plane » sur les objectifs 2030 de l’UE (rapport)
Les ambitieux objectifs climatiques européens pour 2030 ont « du plomb dans l’aile », estime lundi la Cour des comptes de l’UE, pour qui « peu d’éléments » prouvent que les actions et financements prévus seront suffisants pour les atteindre.
Le plan climat de l’UE prévoit une réduction de 55%, par rapport à 1990, des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, assortie d’objectifs en matière d’efficacité énergétique et d’accroissement des énergies renouvelables.
Certes, l’UE a globalement atteint les objectifs climat et énergie qu’elle s’était fixés pour 2020, mais « elle y est parvenue notamment grâce à des facteurs externes », comme la crise financière de 2009 et la pandémie de Covid-19 qui ont réduit la consommation énergétiques et les émissions de CO2, relève la Cour dans un rapport publié lundi.
« Une inquiétude plane » sur les années à venir: « Nous n’avons trouvé que peu d’éléments laissant penser que les ambitieux objectifs 2030 donneront lieu à des actions suffisantes. Rien n’indique qu’un financement suffisant sera mis à disposition », relève l’institution basée au Luxembourg.
L’UE s’est engagée à consacrer au moins 30% de son budget 2021-2027 à l’action climatique, soit 87 milliards d’euros par an, mais « ce montant représente moins de 10% du total des investissements qui sont nécessaires, estimés à 1.000 milliards annuels. Le reste devrait provenir de fonds nationaux et privés », précise le rapport.
Or, les détails sur les budgets nationaux et les coûts pour le secteur privé font défaut, et « les données sur les besoins en investissements et les sources de financement dans les plans (climatiques) nationaux ne suffisent pas à déterminer si ces derniers fournissent une base solide » en vue de 2030, déplore la Cour.
Dans son précédent budget 2014-2020, l’UE était censée consacrer 20% au climat, mais selon les auditeurs, seuls 13% y ont été réellement dédiés.
Autre écueil majeur: « le manque de transparence » en raison des « flexibilités » accordées aux Etats pour atteindre leurs objectifs nationaux.
Pour atteindre les niveaux-cibles de 2020, plusieurs pays ont dû acheter des quotas d’émissions ou des parts d’énergie renouvelable auprès d’autres États qui avaient, eux, dépassé leurs objectifs, explique le rapport.
Et en avril 2023, la France n’avait pas encore acheté les parts manquantes pour atteindre son objectif de renouvelables, cas unique dans l’UE.
Enfin, la Cour recommande de comptabiliser toutes les émissions de gaz à effet de serre générées par l’UE, y compris celles liées aux marchandises importées ainsi qu’au transport aérien et maritime. Si ces dernières étaient incluses, les émissions de l’UE augmenteraient d’environ 10% estime le rapport.
COMMENTAIRES
A force de freiner le développement du renouvelable il finit par s’arréter et ça en étonne certains ?
@ »Père Vert » Serge,
Les objectifs, c’est la réduction des GES pas les soi-disant moyens (bons et moins bons) d’y arriver !!!
Le modèle automobile allemand est un Très Gros CONtributeur aux GES en Europe et dans le monde… Et l’Europe couvre ce modèle (du fait du chantage Allemand)…
Idem le BioGaz risque d’être un désastre par la mise en culture massive de Maïs (quasi 100% garantis néonicotinoïdes) et donc par l’augmentation croissante de denrée alimentaire humaine et pour bétail en provenance d’Amérique du Sud…
Les ENRi sans solutions de Back-Up claires et sans installation cohérente et organisée à travers l’Europe, ce sont des pertes d’argent (surtout dans un marché de l’électricité dérégulé !!!)
Les ENRi à foison et les grosses Bagnoles Allemandes cela Gaze de GES à tous les étages !!! (les pétroliers/Gaziers adorent cela !!!)
Les Objectifs sont effectivement très ambitieux !!! (trop probablement…)
Il faudrait urgemment freiner le modèle des Grosses bagnoles Allemandes (électriques Et/Ou thermique) par des Taxes dignes de ce nom. Et favoriser les petits modèles électriques (et aussi thermique pour le moment et pour les exports futurs) pour un accès massif des populations européennes… Un parc de VE électriques massif permettra un peu de stockage électrique issus des ENRi. Avec petits VE, on peut créer plus de stockage et de combinaison qu’avec 1 seule grosse bagnole Allemande toutes options…
L’Europe fait beaucoup de choses à l’envers depuis 1 quart de siècle !!!
Ds ce rapport de la cour des comptes de l’UE, on voit bien que ce sont des comptables et non des scientifiques. Comme d’hab on mélange tout ! D’une part, l’objectif (de réduire de 55% les GES) et d’autre part, la quantité de moyens et d’argent (renouvelables intermittents)
Je rappelle ce que je disais le 20 juin :
Afin d’adapter la production d’élec à la consommation, les renouvelables ont besoin d’un back-up, c’est à dire de centrales gaz seules capables d’adapter de façon réactive leur marche en fonction des à-coups et aléas rencontrés (manque de production en jour sans vent, brumeux et forte consommation d’élec…)
Il faut installer des back-up conséquents pour assurer la production toute l’année sans rupture (blackout).
Exemple : les Allemands avec 130 GW (éolien et solaire) de puissance installée ont 94 GW d’énergies pilotables en fossile (gaz charbon lignite).
Pour la France « faire des appels d’offres « massif » pour déployer toute une série de parcs éoliens en mer et ainsi tenir ses « objectifs énergétiques ? » en défigurant la France côtière sans même garantir une fourniture d’élec adaptée à la consommation demandée ! Ce qui nécessite la mise en place de béquilles (back-up gaz par exemple, et qui augmente le taux de CO² encore appelé Intensité carbone°
Pour info :
Intensité carbone en mai chiffres sur electricity maps
DE : 331 g
FR : 32 g
Comme on dit : « chercher l’erreur » les répétiteurs de l’AFP et du rapport de l’UE !
@Michel Dubus,
Suivant leurs lieux d’implantation, pas sur que les éoliennes en mer soient les éléments qui défigurent le plus les paysages de France… Par contre cela restera de la production intermittente (avec de meilleur rendement qu’à terre) mais plus facilement « controlable » lorsque cela est fait dans des gros parcs (plus facile de brider un peu un parc de 0.5 GW que 100 parcs de 5MW… et à l’inverse de refaire accélérer…).
L’avantage des éoliennes en mer est qu’il y a un réel potentiel de co-activité autour, alors que pour les éoliennes à terre à part en « création » d’ombre quelques heures par an pour des vaches ou des moutons, c’est bien limité…
Après le GROS Sujet reste de savoir comment « consommer » cette intermittence !? L’hydraulique fera sa part avec parfois de bonnes « économies d’eau » de barrages. Un peu d’hydrogène sera possible (avec accélération des process à certaines heures) et en hiver du stockage « passif » de chaleur dans des maisons pas trop mal isolées avec de bonnes inerties thermiques et équipées de pompes à chaleur…
On a pris 25 ans de retard sur une vraie énergie décarbonée, le Nucléaire, et on le paye en ce moment avec des augmentations d’ENRi nécessaires pour quelques années…
Pour l’éolien en mer, la France a son bord de cote un peu chamboulé avec les iles Anglo-Normandes (sur la moitié de la Bretagne Nord et sur l’ouest du cotentin) et aussi des fonds rapidement profond sur la façade atlantique et méditerranéenne. Cela va limiter assez drastiquement l’éolien en mer en France, mais pas les « coups de crayon » sur des cartes (sans tenir compte de certaines réalités physiques…).
Pas de miracle avec l’éolien. C’est une énergie compliquée à utiliser.
Dans des proportions modérées, ça va, mais ensuite, ça équivaut à un back-up au gaz conséquent en fc.
Je remets la production ENRv en France pour le mois de janvier dernier.
On voit clairement que la production est faible lorsque la demande est forte et inversement.
https://energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=FR&interval=month&month=01&legendItems=000000000001110000
Cette asymétrie est moins forte avec l’offshore, mais elle existe quand même.
Idem sur le mois de décembre dernier
https://energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=FR&interval=month&month=12&legendItems=000000000001110000&year=2022
Et encore, sachant que l’essentiel du chauffage n’est pas à l’électricité, cette asymétrie entre la production et la consommation totale d’énergie est bien plus grande que ce que l’on voit sur les graphiques.
Le rendement de stockage par hydrogène avec restitution sous forme de chaleur serait toutefois d’environ 45-50%:
70% pour l’électrolyse, 85% pour la compression, 80% pour la chaudière. Mais le coût complet de cela doit être très élevé.
La seule utilisation qui semble possible: par un réseau de chaleur urbain, avec un écoquartier.
Une grande cuve pouvant stocker de la chaleur pendant 3 semaines pour chauffer des immeubles alentours pendant les 3 semaines suivantes… Et, en période ventée, chauffage par des pompes à chaleur.
Rendement complet environ 100% pour la résistance, 80% (?) pour le stockage sur 3 semaines, 80% pour la circulation du fluide caloporteur, 90% (?) pour les pertes réseau, ce qui ferait un rendement complet de 57% (?), avec un coût complet sans doute nettement inférieur à celui du stockage chimique par hydrogène.
Cela dit, le nucléaire ne peut pas répondre non plus à la hausse totale de consommation d’énergie en période de froid, mais étant pilotable, il peut en couvrir une partie, à l’inverse de l’éolien.
Le bois doit être utilisé avec parcimonie. Contrairement à ce qui est dit, il n’est qu’en partie renouvelable parce que le rendement de la forêt va nettement baisser sous nos latitudes, avec le réchauffement climatique.
@Marc
Prudence avec le bois et son impact sur la santé humaine : https://www.lepoint.fr/environnement/le-chauffage-au-bois-premier-pollueur-et-fleau-pour-la-sante-09-02-2023-2508096_1927.php
@Marc,
Il est possible d’installer quelques millions de ballons d’eau chaude pour le stockage d’eau chaude de stockage en France chez les particuliers et des locaux pas trop gros. C’est relativement Low-Tech… Par contre, aura t’on assez de plombiers !? Et comment le financer !???
Avis perso, je ne vois que cela pour éviter des écrêtements massifs de production éolienne dans les années à venir et aussi et surtout calmer les pics de consommation du soir (avec des consommations en différé), ce serait bien plus utile que du PV individuel au Nord du 45ème parallèle !!!
Par ailleurs, les débats sur les STEP ne sont toujours pas lancées…
On est vraiment mal barré (par des gens qui souffrent de mal de mer ou de mère chronique…) et on part dans des dérives diverses et dangereuses…
APO: je ne sais pas quelle taille de ballon d’eau chaude individuel il faudrait pour stocker de la chaleur pendant 3 semaines, mais ça me semble assez conséquent. Peut-être que ça passe pour une maison. Pour un appartement, ça m’étonnerait.
@Marc,
Effectivement, bien peu de logements, y compris en maison individuelle, ont la place pour stocker dans des cuves d’eau 3 semaines de chauffage…
Mais en chauffant bien les logements isolés et avec de bonne inertie thermique et en plus des réserves d’eau chaude de 24-48 heures par temps de dépression (genre à 21° voir 22°), on peut consommer pas mal d’électricité avec des PAC à leur optimum de marche au moment des pics de production éolienne (temps « doux » en général) et bien chauffer le Bati et l’assénir d’excès d’humidité… L’inertie thermique permettrait d’amortir la chute de température vers un 18-19° de température de consigne par temps froid durant quelques jours (l’humidité est un facteur de ressenti thermique et une maison humide est désagréable à 18°… beaucoup moins dans une maison relativement « sèche ») et en utilisant les heures creuses pour ré-augmenter la température des eaux de chauffage en stock, alors il serait possible de passer une semaine et de « recharger » une bonne partie le WE suivant, le tout sans avoir une PAC en route aux heures de pointe de la semaine…
Il y a des STEP hebdomadaire qui se chargent le plus possible le WE et qui se rechargent un peu en heures creuses (suivant les possibilités…) mais qui se sont chargées au préalable durant des périodes d’intempéries…
Pour les appartements anciens et nouveaux, on pourrait imaginer des systèmes de sondes électriques basses températures chauffant des murs porteurs intérieurs et/ou bien isolés de l’extérieur pour créer de l’inertie thermique et accumuler de la chaleur dans le Bati par temps de dépression pour une diffusion différée (mais certes pas infinie) et absorber de grosses productions éoliennes aussi… Tout cela a un coup mais aussi des avantages certains…
Ce qui est « fait n’est plus à faire ! Je vois peu d’autres domaines pour utiliser l’énergie de pointe de production éolienne (qui ne va faire que grossir !)… Cela permettrait de limiter un peu l’Appel aux TAC ultérieurement et aussi les augmentations prévisibles de consommation électrique de pointe par temps froids avec le transfert actuel vers des PAC et/ou du chauffage électrique de nombre de logements (cela va se voir un de ces jours si rien n’est fait vu les chiffres actuels de pose de PAC ! et par temps froid les rendements des PAC chutent de manière importante…).
Le Bois-énergie « piloté » est pour moi une solution d’avenir dans certaines zones géographiques (pas trop dans les fonds de vallée enclavés), si il est bien coordonné. Des feux lancés à 18-19h00, cela coupe les autres systèmes de chauffage pour la soirée dans bien des cas et évitent une surcharge de pointe par temps froid… Et vu la pollution de TAC de pointe ou des centrales à charbon, pas sur que suivant les lieux les excès de pollution soient si importants avec le Bois énergie utilisé en pointe comparativement aux moyens thermiques de pointe !?
Inutile de faire du feu de cheminée quand on a une PAC par temps dépressionnaire vu le Parc éolien européen !!!
Sinon, il va falloir relancer la mode des sous-vêtements chauds pour les périodes de froid intenses… Ce serait le plus économique en ressources et au final pour quelques jours/an… Et former le plus possible la population aux notions diverses de confort thermique et d’utilisation optimale de l’énergie disponible…
Évident, tout le monde remet au lendemain.
Sans parler, pour la partie électricité et donc fabrication d’hydrogène, l’opposition sauvage de certains pays, dont l’Allemagne, au nucléaire civil.
Une horreur.