Climat: lancement d’une « alliance » de pays pour la sortie du charbon
Vingt pays et six Etats fédéraux canadiens et américains ont rejoint une « alliance mondiale pour la sortie du charbon », lancée jeudi par le Canada et la Grande-Bretagne à la conférence de l’ONU sur le climat réunie à Bonn.
L’alliance comprend l’Angola, l’Autriche, la Belgique, le Canada, le Costa Rica, le Danemark, Fidji, la Finlande, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, le Luxembourg, les îles Marshall, le Mexique, les Pays-Bas, Niue, la Nouvelle-Zélande, le Portugal, le Salvador, la Suisse, ainsi que les Etats de Washington, de l’Alberta, de Vancouver, Colombie britannique, Québec, ou de l’Ontario.
Ces territoires ne représentent cependant qu’une part minime de la consommation charbonnière mondiale, concentrée en Asie (Chine, Inde, Asie du sud-est).
« 40% de l’électricité mondiale provient toujours du charbon, l’énergie fossile la plus polluante », a dit la ministre canadienne de l’Environnement Catherine McKenna. « Si nous voulons atteindre l’objectif » de l’accord de Paris de rester bien en-dessous des 2°C voire 1,5°C, « nous devons sortir du charbon ».
« Le marché a changé, le monde a changé, le charbon ne reviendra pas », a dit la ministre, rappelant qu' »environ un million de personnes meurent tous les ans dans le monde à cause de la pollution de l’air provoquée par la combustion du charbon ».
« Notre ambition est de créer une alliance de pays mais aussi de gouvernements, Etats, entreprises et organisations tous engagés à agir pour accélérer la croissance verte et la protection climatique à travers une sortie rapide du charbon +traditionnel+ », a déclaré la ministre britannique de l’Economie et de l’énergie Claire Perry.
Dans une déclaration, les partenaires de l’alliance « s’engagent à éliminer graduellement de leur territoire les centrales au charbon +traditionnelles+ » (c’est-à-dire les centrales dépourvues de technologies dites « CCS » permettant de capter le CO2 émis à la sortie des cheminées pour le stocker dans le sous-sol).
Ils promettent aussi d' »imposer un moratoire à toute nouvelle centrale au charbon traditionnelle sans dispositifs de captage et de stockage du carbone (CCS) ». La technologie de CCS est cependant très limitée car coûteuse, et non rentable en l’absence d’un prix du carbone suffisant.
Selon l’ONU, 6.683 centrales à charbon sont en activité dans le monde (soit 1.964 gigawatts), et début 2017, plus de 840 gigawatts de nouvelles capacités étaient en construction ou pré-construction.
Par exemple, il reste quatre centrales en activité en France, huit en Grande-Bretagne.