Climatisation et froid du futur : "refroidir sans réchauffer la planète"
Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a lancé mercredi dernier, en association avec l’ADEME, deux appels à projets visant les systèmes de climatisation et de froid afin de les rendre plus écologiques. Ce nouveau cheval de bataille du gouvernement, résumé sous le slogan « Refroidir sans réchauffer la planète », s’inscrit dans le cadre de la loi de transition énergétique, dont le but est de diminuer les émissions de gaz à effets de serre rejetés dans l’atmosphère par l’industrie, le transport, les établissements publics et les résidences de particuliers.
Les systèmes de refroidissement utilisent des gaz nocifs comme les hydrofluorocarbures (HFC) qui nuisent à l’environnement. Si les choses ne changent pas d’ici 2050, ces gaz représenteront environ 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. La nécessité de les réduire se fait de plus en plus sentir. Ces HFC sont composés de fluor, d’hydrogène et de carbone et représentent la troisième génération d’hydrocarbures halogénés utilisés en tant que fluides frigorigènes. L’objectif européen, d’ici 2030, est de diminuer d’approximativement 80 % ces HFC. Tout cela dans le respect du protocole de Montréal qui interdit l’usage de fluides nocifs pour la couche d’ozone.
« L’utilisation de ces gaz dans de nouveaux équipements, tels que les réfrigérateurs et les climatiseurs, sera interdite si des substituts viables et plus respectueux de l’environnement sont facilement disponibles », est-il mentionné. Les statuts prévoient des règles de confinement, d’utilisation, de récupération et de destruction de ces gaz. D’une part, la mise sur le marché de certains produits et équipements contenants des HFC sera contrôlée, d’autre part, les quantités d’hydrofluorocarbones en circulation seront limitées.
Le premier appel à projets s’intitule « pour la recherche et le développement de technologies de production de froid plus écologiques ». Axé sur l’innovation, ce plan devra encourager les industriels à trouver des solutions écologiques et techniques. Les technologies ciblées sont les pompes à chaleur et climatiseurs individuels dont la puissance « froid » est inférieure ou égale à 12 kW, et les refroidisseurs de liquide, pompes à chaleur et climatiseurs à détente directe dont la capacité en fluides devra être limitée. Les technologies utilisant l’eau glacée ainsi que la détente directe sont comprises dans ce projet. L’échéance pour les candidatures est fixée au 2 octobre prochain.
Le second appel à projets, « pour aider à la production à l’échelle industrielle de technologies de production de froid plus écologiques », permettra aux grands industriels de se démarquer de la concurrence en proposant une alternative aux fluides frigorigènes. En d’autres termes, il concerne le froid commercial, le transport frigorifique, la climatisation individuelle monobloc et les groupes de production d’eau glacée.
L’objectif du gouvernement est d’innover dans des technologies permettant de répondre aux besoins de froid sans impacter la couche d’ozone et le climat. Ce sont notamment la climatisation solaire, le froid magnétique, le froid thermochimique, le froid cryogénique ou encore les systèmes de rafraîchissement par pompage d’eau de mer en grande profondeur.
Samuel BEDIN
Crédits photo : Razak
COMMENTAIRES
Informez plutôt la dinde du Poitou que le réchauffement est arrêté depuis 19 ans.