Un collectif de personnalités exhorte à stopper le projet de TotalEnergies en Afrique de l’Est

Un collectif de personnalités politiques, scientifiques et de responsables d’ONG appelle lundi dans une tribune « à stopper » le mégaprojet pétrolier du groupe TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie, qui précipiterait selon elles « le bouleversement climatique et son cortège de catastrophes meurtrières ».

TotalEnergies a annoncé en février un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise CNOOC, comprenant notamment la construction d’un oléoduc (l’East African Crude Oil Pipeline – EACOP) de plus de 1.400 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne.

Dans un rapport publié la semaine dernière, deux associations françaises ont alerté sur les coûts humains, climatiques et environnementaux « inacceptables » en Ouganda et en Tanzanie de ce projet du groupe français Total.

Alors que TotalEnergies s’apprête à commencer des travaux de forage dans l’un des plus beaux parcs naturels d’Ouganda selon cette tribune publiée dans le journal Le Monde, les signataires exhortent à dire « non au pipeline géant de Total en Afrique de l’Est ».

Parmi les signataires figurent plusieurs dizaines de personnalités dont des députés européens et français, des ONG ougandaise et tanzanienne, le coordinateur de la coalition internationale « StopEacop » Omar Elmawi, le président du Parti socialiste belge Paul Magnette, le premier secrétaire du Parti socialiste français Olivier Faure, des représentants de Youth For climate Paris, de Greenpeace France, de France Nature Environnement, des Amis de la Terre France.

Le président de la commission des conférences épiscopales de l’Union européenne, le cardinal Jean-Claude Hollerich, est également signataire, ainsi que plusieurs climatologues – dont le Français Jean Jouzel – géographe et météorologue, et la navigatrice et autrice française Isabelle Autissier.

« En Europe, comme dans le reste du monde, l’été 2022 fut un été meurtrier », relève cette tribune.

« Mais alors que nous sommes des millions à vouloir diminuer les émissions de gaz à effet de serre, d’autres continuent à vouloir extraire toujours plus de pétrole », poursuit-elle, ajoutant: « c’est dans le nord de l’Ouganda que TotalEnergies veut commencer, en décembre, les forages pour alimenter en pétrole brut ce qui serait le plus long pipeline chauffé au monde ».

Cette infrastructure « menace l’accès à l’eau et la sécurité alimentaire de plus de 40 millions de personnes », dénonce la tribune.

« Si nous n’arrivons pas à arrêter ce projet, ce sont jusqu’à 34 millions de tonnes de CO2 qui seraient émises chaque année durant 25 ou 30 ans et précipiteraient le bouleversement climatique et son cortège de catastrophes meurtrières », alerte-t-elle.

Les signataires demandent « à TotalEnergies et à ses actionnaires d’abandonner immédiatement le projet Eacop » et à l’Union européenne « de concrétiser enfin l’idée d’un plan de soutien financier aux pays qui renoncent à exploiter leurs réserves de combustibles fossiles et investissent dans les énergies renouvelables ».

commentaires

COMMENTAIRES

  • Une des voies pour l’arrêt de ce genre de projet nuisible serait une refonte complète des voitures mises en circulation (le modèle des grosses berlines dont les marques allemandes sont leader est une hérésie !!!), ainsi qu’une limitation accrue de certains vols intérieurs…
    Avec une consommation moindre, la production serait moindre… Totalénergies et les autres pétroliers ne font qu’approvisionner un « marché » de consommation d’hydrocarbures… Les stocks de pétrole sont de quelques semaines/mois et ont juste un effet-tampon nécessaire à la production/logistique. Si la consommation baissait rapidement alors la production baisserait rapidement !!!
    La pénalisation des modes de chauffage électrique par l’ADEME a aidé à maintenir le Fioul dans les systèmes de chauffage il y a quelques années et surtout aidés au développement du Gaz dans le chauffage en bien des places. Les hydrocarbures doivent être combattu à la consommation, la production s’adaptera immédiatement (Cf prix du pétrole durant le Covid !)…

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  • Bonjour,
    Doit-on en déduire que les signataires ne vont plus « faire le plein » de leur voiture ??? Ou ?
    Doit-on comprendre que ce n’est pas gênant pour eux tant qu’il y en a pour eux et que leurs enfants ‘en auront pas ?

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  • Voilà bien le dilemme dans lequel nos sociétés de consommation se trouvent confronter de plus en plus et comme le dit APO il est évident, comme le disait si bien notre Coluche national, « Quand on pense… Qu’il suffirait que les gens ne les achètent plus pour que ça se vende pas ! », que dénigrer les compagnies extrativistes est plus facile que de modifier les usages d’une société droguée aux fossiles!
    Dans la même veine je suis toujours étonné des discours sur les dealers de drogues qui ne forcent personne à les leur acheter. Qui sont donc tous ces consommateurs: vous et moi?

    Répondre
    • @Victor,

      Le pire, c’est que les grosses berlines électriques (type grosses tesla et autres allemandes) vont « bouffer » des volumes de batteries colossaux et donc ralentir la diffusion généralisé de voitures électriques pour ceux qui en auraient vraiment besoin…
      Bilan, en caricaturant il faudra bientôt du pétrole juste pour les pauvres et les militaires… (ce sera donc encore « Salauds de pauvres ! » et pour les militaires je ne dirais rien) avec toujours de petits écarts pour les plus riches pour un petit vol en avion à propulsion carbonnée (mais à 5% de Biokérozène !) vers des destinations variées après avoir fait l’effort de conduire un gros SUV électrique dans les bouchons des grandes villes histoire de changer d’air et d’avoir de vrais horizons dégagés (de plus en plus dur en France tant nous avons d’éoliennes…).

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