La Colombie dément être derrière les pannes de courant au Venezuela
Le gouvernement colombien a rejeté lundi les accusations du président vénézuélien Nicolas Maduro selon lesquelles Bogota serait derrière les pannes de courant massives affectant son pays depuis début mars.
« De telles accusations, dénuées de fondement, visent à tromper l’opinion publique et masquer la responsabilité du régime illégitime dirigé par Nicolas Maduro dans la crise que vit le Venezuela à tous les niveaux », a déclaré le ministère colombien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Samedi, devant des milliers de partisans réunis à Caracas, le président socialiste Nicolas Maduro avait accusé la Colombie et le Chili, avec le soutien du gouvernement américain, d’être les auteurs d’attaques contre le réseau électrique vénézuélien à l’origine des mégapannes paralysant le pays.
« Nous avons découvert de nouvelles sources d’attaque depuis le Chili, depuis la Colombie, ils ont effectué des attaques cybernétiques soutenues par le gouvernement des Etats-Unis pour endommager le réseau électrique du peuple vénézuélien », a déclaré M. Maduro.
Le président vénézuélien avait notamment accusé les Etats-Unis le 7 mars d’avoir déclenché à distance une attaque « cybernétique » et « électromagnétique » contre la centrale hydroélectrique de Guri, située dans le sud du Venezuela et qui fournit au pays 80% de son énergie électrique.
Il avait ajouté samedi que des enquêtes avaient révélé « l’introduction de virus dans les systèmes électriques du Venezuela, dans les systèmes informatiques », des virus qui relèvent selon lui d' »autres sources d’attaque ».
Le chef de file de l’opposition vénézuélienne Juan Guaido et des experts attribuent pour leur part les coupures à un manque d’entretien des infrastructures.
En raison de la répétition de ces pannes géantes, M. Maduro a annoncé le 31 mars l’instauration d’un rationnement de l’électricité pendant 30 jours, dont la capitale Caracas est cependant exclue.
Les Vénézuéliens, qui subissent les conséquences d’une grave crise économique et d’une inflation évaluée pour cette année à 10.000.000% par le Fonds monétaire international (FMI), sont en outre frappés par l’effondrement des services publics et les difficultés d’approvisionnement en eau, l’absence d’électricité paralysant les pompes alimentant les bâtiments.
La Colombie, dont l’actuel président de droite Ivan Duque qualifie Maduro de « dictateur », fait partie de la cinquantaine de pays ayant reconnu Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela.