Comment se protéger au mieux des radiations?
Depuis que les taux de radioactivité à proximité de la centrale de Fukushima ont atteint des niveaux alarmants, le gouvernement japonais, de même que l’ambassadeur de France à Tokyo, a demandé aux personnes vivant dans un rayon de 30km de celle-ci de rester calfeutrées chez elles. Cette pratique, qui diffère de la simple mise à l’abri, est-elle réellement efficace afin de se protéger au mieux des radiations?
Le calfeutrement implique de gagner un bâtiment en dur, fermer portes et fenêtres, interrompre les ventilations mécaniques tout en bouchant le moindre interstice afin de limiter au maximum les échanges d’air entre l’intérieur et l’extérieur. Il faut pour cela utiliser des matériaux étanches: scotch, drap mouillé, mastic à prise rapide, planche ou film plastique, couper la ventilation et le chauffage, qui favorisent les mouvements d’airs. Le mieux est évidemment de pouvoir se réfugier dans les sous-sols.
L’essentiel est d’avoir le plus possible de matière solide entre une personne et le nuage radioactif. Si l’on craint d’avoir été exposé à des radiations, il faut se débarrasser des vêtements, se doucher et se changer.
En France, la mise à l’abri est décrétée par les pouvoirs publics à partir d’une radioactivité de 10 millisievert, et annoncée par les sirènes installées à proximité de chaque site nucléaire. Les deux étapes suivantes en cas d’accident nucléaire sont l’absorption de pastilles d’iode, puis l’évacuation, à partir de 50 msv en général.
Pour les techniciens exposés aux radiations sur leur lieu de travail, la dose limite autorisée est de 20 msv/an, contre 1msv/an pour le public. En cas d’accident et de nécessité d’intervenir afin d’éviter une catastrophe nucléaire, ce seuil maximal d’exposition passe à 300 s’il s’agit de protéger des personnes, voire plus de manière exceptionnelle si des vies humaines sont en jeu.
Les combinaisons NRBC (pour «nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique») sont obligatoires, même si elles ne protègent pas de tous les rayonnements. Le travailleur doit donc quitter la zone dès qu’il a atteint l’exposition maximale, sachant qu’à partir de 1000 msv, des conséquences immédiates sur le corps se font sentir. Pour information, les ouvriers de Tchernobyl avaient reçu plus de 5.000 msv…