Une concertation citoyenne pour débattre des conditions d’exploitation des réacteurs après 40 ans
La place du nucléaire dans le mix électrique français ne fait pas consensus. Depuis l’accident de Fukushima en mars 2011, l’atome est au centre de nombreuses préoccupations liées à la sûreté des installations nucléaires.
Souhaitant associer le public aux enjeux relatifs à la poursuite de l’exploitation des réacteurs après 40 ans, le Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire vient de mettre en place pour six mois une vaste concertation citoyenne. Explications.
Les installations nucléaires : la sûreté avant tout
La législation française n’impose aucune durée maximale pour l’exploitation des centrales nucléaires en activité. En revanche, des examens de sûreté sont prévus tous les 10 ans pour s’assurer du bon fonctionnement des installations nucléaires tricolores.
Lors de ces visites périodiques, les experts de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) inspectent minutieusement l’ensemble des équipements d’une centrale (circuit primaire, enceinte de confinement, cuve…) afin d’émettre un avis dont se servira le gouvernement pour acter, ou non, la poursuite de l’exploitation d’un réacteur.
Chaque visite périodique se déroule en deux étapes. La première phase dite « générique » permet à l’exploitant de rédiger une « Note de réponse aux objectifs » destinée à présenter les grands axes de son programme de révision des réacteurs. Cette étape donne lieu à un premier avis de l’ASN.
La seconde phase, plus concrète, concerne le déploiement des améliorations actées lors de la phase générique.
La loi relative à la transition énergétique, votée en août 2015, prévoit l’organisation systématique d’une enquête publique avancée afin de décider de la poursuite de l’exploitation d’un réacteur électronucléaire au-delà de 35 ans : cette échéance concerne aujourd’hui la majorité des réacteurs français de 900 MW, mis en service dans les années 1980.
Une concertation pour partager les enjeux
Avant la mise en place de ces enquêtes publiques, le Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire souhaite lancer une vaste concertation sur la phase générique du 4ème réexamen des réacteurs électronucléaires français.
Les citoyens français sont invités à prendre connaissance des dispositions formulées par EDF dans sa « Note de réponse aux objectifs » puis à partager leurs interrogations et leurs réflexions sur le site participatif créé pour l’occasion. L’objectif est donc d’échanger en toute transparence sur les conditions de la poursuite de l’exploitation des réacteurs français après 40 ans de durée de vie.
« La concertation est une étape essentielle dans le processus de décision : c’est le temps du dialogue et de la mise en lumière des enjeux liés au projet, des points d’accord et de désaccord et des sujets cruciaux, a fortiori dans un contexte très technique en lien avec des enjeux de société. Les arguments échangés au cours de la concertation doivent permettre d’éclairer la décision publique ultérieure. Nous espérons que le dispositif porté par le Haut Comité incitera un large public à s’informer, questionner, débattre et proposer ».
Le nucléaire, secteur clef de l’indépendance énergétique française
Cette concertation est lancée au même moment ou le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé le report de la baisse de la part de l’énergie nucléaire dans le mix électrique français.
La loi relative à la transition énergétique prévoit de réduire la part du nucléaire à 50% de notre mix électrique d’ici l’horizon 2025. Toutefois, face aux perspectives de croissance de la demande française en électricité et à la lente progression de la part du renouvelable dans notre mix, cette échéance semble de plus en plus difficile à tenir.
« Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50%, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques et de la fermeture des centrales à charbon. Si on voulait s’acharner sur cette date, il faudrait peut-être même rouvrir d’autres centrales thermiques », expliquait Nicolas Hulot, ancien Ministre de la Transition écologique et solidaire, au moment où il décidait de repousser à 2030 cette échéance.
C’est désormais au tour du chef du gouvernement de resserrer le calendrier. La date définitive à laquelle l’éxécutif aura réduit la part du nucléaire à 50% sera actée en octobre prochain, au moment de la publication de la Programmation pluriannuelle de l’énergie.
Édouard Philippe a cependant fait comprendre que cet objectif serait probablement atteint « à l’horizon 2035 ».
COMMENTAIRES
bonjour,
il est bon pour tous que les sites reprennent des activités, le souci réside dans le fait que l’on produit à un endroit, on le stocke à un autre endroit, on le transforme à un autre endroit, on le conditionne ailleurs : cela pose un problème quand on se rend compte que les transports se déroulent en camions sur les routes publiques !
il serait logique de mettre ces matières sur des trains