Connexion électrique UE-Ukraine: les 27 examinent une « demande urgente » de Kiev
Les ministres européens de l’Énergie étudiaient lundi à Bruxelles une « demande urgente » de l’Ukraine pour synchroniser son réseau électrique avec celui de l’Union européenne, face à l’invasion russe du pays.
La synchronisation des réseaux électriques facilite les échanges entre les pays et permet notamment de pallier plus facilement un problème d’approvisionnement en électricité dans l’un d’entre eux.
« Nous allons travailler sur ce raccordement de l’Ukraine. Aujourd’hui, elle n’est plus reliée au réseau électrique russe: il n’y a pas d’inquiétude pour les jours à venir, puisqu’elle fonctionne en mode isolé, mais Kiev a fait cette demande d’être raccordée » au réseau européen, a indiqué la ministre française de la Transition énergétique, Barbara Pompili, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.
« Nous allons également discuter des approvisionnements en carburants » du pays, a-t-elle ajouté.
Entso-E, l’association des gestionnaires de réseaux de transport d’électricité européens, a fait part d’une « demande urgente » de la part du gestionnaire du réseau ukrainien, Ukrenergo, « pour une synchronisation d’urgence du système électrique ukrainien (…) avec le système électrique d’Europe continentale ».
Les gestionnaires des réseaux européens vont « évaluer urgemment toutes les options disponibles pour répondre à la demande d’Ukrenergo », a expliqué l’association dans un communiqué.
À son arrivée à la réunion, la commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson, a déclaré s’attendre à ce que les ministres accèdent à la demande de l’Ukraine « dès que possible ».
La zone couverte par l’Entso-E dépasse les frontières de l’UE et inclut quelque 35 pays de l’Islande à Chypre. L’association travaille à un projet de synchronisation avec Ukrenergo depuis 2017.
L’Ukraine était synchronisée avec le réseau électrique russe jusqu’à son invasion la semaine dernière.
Par ailleurs, les ministres européens feront le point sur l’impact sur les marchés énergétiques des sanctions occidentales contre la Russie, qui visent à paralyser son système financier et affecteront sa capacité à exporter des hydrocarbures.
La Russie représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l’UE. L’Union possède des réserves suffisantes « et peut faire face au cas où il y aurait une coupure », a déclaré Mme Pompili, appelant cependant à « diversifier les sources d’approvisionnement » pour « l’hiver prochain ».
Alors que le conflit ukrainien fait flamber les cours du pétrole et du gaz, l’impact sur les factures des ménages européens inquiète: la Grèce notamment plaide pour l’établissement d’un fonds de solidarité énergétique, tandis que la Belgique propose de « geler le prix du gaz au niveau européen ».
Mme Simson a promis lundi que la Commission européenne proposerait « prochainement » de développer la « boîte à outils » dévoilée par Bruxelles à l’automne pour permettre aux États de répondre à la crise de l’énergie avec des aides publiques et abattements fiscaux.
