COP 27 – Une édition au service des victimes du réchauffement climatique
Un éclairage sur la COP27 signé Amélie Leynier et Victor Duflos, consultants pour Wavestone, dans le cadre du partenariat entre Le Monde de l’Energie et EnergyStream.
COP27 : l’urgence climatique plus que jamais d’actualité en 2022
C’est du 06 au 18 novembre 2022 que s’est tenue la 27ème édition de la Conférence des Parties ou COP27, réunissant cette année près de 100 Etats à Charm el-Cheikh en Egypte. En plus de ces dirigeants et gouvernements, ce sont également des collectivités et acteurs non étatiques (ONG, entreprises, etc.) qui ont pu échanger ensemble autour des enjeux climatiques, afin de définir une action globale sur le sujet.
Pour rappel, les Conférences des Parties se tiennent chaque année et leur institution a eu lieu lors de l’adoption de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) au sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992.
Cette COP fait suite à celle de Glasgow, l’année passée, pour laquelle nous avions déjà décrypté les conclusions et décisions prises dans un article dédié. Depuis 2015 et la signature de l’accord de Paris lors de la COP21, les Conférences des Parties sont, chaque année, une occasion de trouver des solutions autour des problématiques climatiques. L’objectif principal est de limiter le réchauffement climatique à un niveau inférieur à 2°C, si ce n’est moins, par rapport au niveau de l’ère préindustrielle.
Cette année, la COP27 est également rythmée par le sixième rapport du GIEC, publié pour une partie en février et une autre partie en avril 2022. La première partie portait sur la crise climatique et ses effets mais aussi sur les vulnérabilités et les capacités d’adaptation. La deuxième, publiée en avril, portait elle sur des préconisations pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), faisant suite aux engagements de l’accord de Paris.
Entre 2010 et 2019, les émissions annuelles moyennes de gaz à effet de serre ont été supérieures à celles de toutes les décennies précédentes, même si le taux de croissance est inférieur à celui de la décennie précédente.
Afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C (accords de Paris) il est donc indispensable de réduire de manière drastique les GES.
Pour ce faire, le rapport du GIEC invite à plusieurs solutions :
- La sobriété, qui passe par un changement de comportement et de mode de vie, plus sobre et moins émetteur
- La neutralité planétaire, qui doit passer par un glissement des énergies fossiles vers les énergies bas-carbone mais aussi par la multiplication des puits de carbone (technologiques et naturels).
- L’innovation technologique, qui doit également aider à réduire les émissions
Ces solutions passent également par deux éléments clés :
- L’équité sociale, qui doit permettre de renforcer l’implication et la motivation des pays et sociétés à atténuer le changement climatique
- Les engagements politiques et financiers : ils seront clés pour engranger une transition.
Cette COP27 constituait une suite logique de la publication du rapport du GIEC et représentait une opportunité de s’accorder sur des actions globales, mondiales et en faveur de l’environnement, dans un contexte international tendu, marqué par la guerre en Ukraine et une hausse des prix de l’énergie.
Une COP 27 qui cristallise de nombreuses attentes
Schéma Wavestone : Les 4 enjeux de la COP 27
Cette année, la COP27 devait répondre à 4 enjeux d’actualité, faisant suite aux différentes COP et aux engagements déjà pris :
- Instaurer un mécanisme de financement des « pertes et dommages »
Les pertes et dommages font référence aux conséquences irréversibles liées au changement climatique, telles que l’assèchement des terres en Afrique subsaharienne. Les pays concernés revendiquent depuis les années 1990 un mécanisme de compensation financière mais s’étaient jusqu’à présent toujours heurtés à l’opposition des pays développés, à commencer par les Etats-Unis et l’Union Européenne.
Pour remédier à cette situation, la COP 26 a établi sur 2 ans le dialogue de Glasgow : un programme de travail portant sur le financement des pertes et dommages, dont la COP 27 constitue un point d’étape majeur.
- Garantir le respect par les pays riches de leurs engagements budgétaires
Si les pays du G20 sont responsables de 80% des émissions mondiales, ce sont bien les pays pauvres qui sont en première ligne face aux conséquences du changement climatique. Méga-feux en Turquie, aridité persistante ou encore inondations dévastatrices au Pakistan… Selon le rapport de l’OCDE de mars 2022, ce sont à minima 130 millions de personnes supplémentaires qui pourraient basculer dans l’extrême pauvreté d’ici 2030 en raison de ces phénomènes météorologiques extrêmes.
Face à ce constat, les pays développés se sont engagés en 2009 à verser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique. Or seulement 83,3 milliards ont été versés en 2020 : l’un des enjeux majeurs de la COP 27 est donc de veiller à la rectification de cette trajectoire budgétaire à horizon 2023.
A l’échelle régionale, de nouveaux partenariats de financement collectif se multiplient en parallèle comme le Just Energy Transition Partnership entre l’Union Européenne, l’Afrique et les Etats-Unis ayant pour vocation d’accélérer la décarbonation de l’économie africaine.
- Intensifier le financement de l’adaptation
L’adaptation au changement climatique désigne les mesures destinées à réduire l’exposition et la vulnérabilité des pays et des populations au changement climatique. Lors de la COP 26, les pays développés s’étaient engagés à doubler leurs financements annuels liés à l’adaptation entre 2019 et 2025, pour atteindre 40 milliards de dollars.
Une première étape indispensable mais loin d’être suffisante. Selon le rapport des Nations Unies du 3 novembre, à horizon 2030, entre 160 et 340 milliards de dollars seront nécessaires chaque année pour s’adapter au changement climatique.
- Renforcer la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre
L’an dernier, les 200 pays signataires du Pacte de Glasgow avaient pris l’engagement de publier avant le 23 septembre 2022 leurs nouveaux plans climatiques à horizon 2030, afin de renforcer leurs objectifs de réduction des émissions : les fameuses « contributions déterminées au niveau national » ou CDN.
A cette date, seuls 24 pays ont tenu leur promesse, à l’instar de l’Egypte qui vise 42% d’énergies renouvelables avant 2035. Une situation très insuffisante, loin d’être en phase avec les objectifs fixés par l’accord de Paris en 2015, visant à limiter le réchauffement climatique « nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et si possible à 1.5°.
En effet, le respect de ces objectifs implique une réduction des émissions mondiales de 45% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux mesurés en 2010 alors que si les NDC demeurent tels quels, on constaterait à l’inverse une augmentation des émissions de 10,6% sur cette période.
Plusieurs annonces d’échelle différente au sortir de cette Conférence des Parties
- Une avancée majeure sur les « pertes et dommages »
L’annonce principale qui marque la 27ème édition de la Conférence des Parties est l’adoption d’une résolution historique sur la compensation des dégâts causés par le changement climatique déjà subis par les pays pauvres (pertes et dommages).
En effet, les injustices devant le réchauffement climatique sont nombreuses entre les pays. Bien que les Etats dits du Nord soient responsables des émissions historiques de gaz à effet de serre, ce sont majoritairement les pays du sud qui sont les principales victimes. Par exemple et comme le soulignait l’envoyé spécial de la présidence des Etats-Unis, John Kerry, l’Afrique n’est responsable que de 3% des émissions de gaz à effet de serre mais parmi les 54 Etats les plus vulnérables au changement climatique, 17 se trouvent sur ce continent.
Les gouvernements ont donc cette année pris la décision de mettre en place de nouveaux mécanismes de financement mais également un fonds financier spécifique, afin d’aider les pays en développement qui doivent faire face à des pertes et préjudices liées au changement climatique. Pour orchestrer ces engagements, la création d’un « comité de transition » permettra de formuler des recommandations sur comment rendre opérationnels les nouveaux mécanismes de financement et le fonds. Ces recommandations seront présentées lors de la COP28.
- D’autres engagements plus spécifiques ont été pris en faveur du climat :
Schéma Wavestone : Les 5 autres annonces clés de la COP 27
- Des engagements climatiques nationaux encore trop insuffisants
Si seule une vingtaine d’Etats sur 183 avait relevé ses engagements climatiques (CDN) en marge de la COP 27, le bilan reste insuffisant deux semaines après. Néanmoins, deux annonces majeures peuvent être soulignées au niveau national :
- L’Inde s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2070 en misant notamment sur les biocarburants, les énergies renouvelables et les technologies de capture carbone.
- La Turquie a présenté son plan de réduction des émissions de 41% en 2030 (contre 21% prévu initialement).
Un bilan mitigé, caractérisé par des engagements limités… en attendant la COP 28
Alors que le président égyptien se dit satisfait de cette COP et affirme avoir « finalement rempli notre mission », le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) Antonio Guterres souligne au contraire que « nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant et c’est une question à laquelle cette COP n’a pas répondu ». De même, l’Union Européenne a évoqué une déception et un manque d’efforts pour réduire les émissions. Nous pourrons donc noter un bilan mitigé de cette Conférence des Parties.
En effet, en respectant les engagements pris, les températures suivront une trajectoire de +2,4°C (Global Carbon Project).
Cette COP27 marque donc plutôt une transition entre la COP26 de Glasgow, où les règles d’application de l’Accord de Paris ont été finalisées et la COP28 de Dubaï, fin 2023, où se tiendra le premier bilan mondial de l’action climatique.
Sources
Rapport du groupe III du GIEC : Les points clés (carbone4.com)
https://www.lepoint.fr/monde/le-bilan-en-demi-teinte-de-la-cop27–20-11-2022-2498438_24.php#11
https://reporterre.net/Les-quatre-enjeux-cles-de-la-COP-27
COMMENTAIRES
« nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant et c’est une question à laquelle cette COP n’a pas répondu »
donc on revient toujours vers le nucleaire !!!!! ah non !!! faut mettre tout sur les eoliennes et les panneaux solaires !!!!
d’accord et quand il n y a pas de vent et de soleil et bien on fait comme ces escrocs d’allemands on fait tourner à fond les centrales thermiques à l’aide du GAZ et du CHARBON . C’est bien de faire les grandes ecoles mais pour des gens intelligents , car tout misé sur les eoliennes et les panneaux solaires , c’est continuer à mentir à l’humanité .
Parfaitement exact, Arnaud.
Les socialos français vont voter la loi pour intensifier le renouvelable.
Ils se foutent du taux de CO² que les ENR intermittentes induisent (backup nécessaire).
Plus le taux d’éolien augmente plus la capacité nécessaire de centrales gaz augmente.
Pour amortir les à-coups de production en dents de scie il y a nécessité de conserver davantage de centrales gaz actives Leurs turbines gaz tournent au ralenti et conservent ainsi une énergie cinétique suffisante pour entrer en action à quelques secondes,
Les centrales dites « à cycle ouvert » OCGT sont préférables aux centrales à cycle fermé (CCGT) pour assurer cette fonction de Gaz Peaker de l’éolien mais elles ont l’inconvénient d’émettre 52 % de CO2 de plus que les centrales CCGT par MWh produit !
Les députés Socialos, de la Nupes, de Renaissance ignorent tout de la technique ou ne veulent pas en entendre parler (idéologie allemande oblige).
Il devraient regarder outre Rhin et saisir que s’aligner sur l’Allemagne, qui a abandonné son industrie nucléaire et développé une industrie éolienne, a fait en sorte que les objectifs européens qu’on suit bêtement sur les énergies ne soient pas quantifié en part d’énergie bas carbone mais en part d’énergie renouvelable (en omettant le back-up)..
@Michel Dubus,
L’ENRistocratie Libérale est devenue la Religion/Régime Politique Ultra-dominante en Europe !!! (et cela ne profite qu’à une élite financière et bien placée dans certains types de petits papiers…)
Faudrait-il un « 1789 » format 2.0 pour changer la Donne !? (En 1789 et durant les 25 années suivantes, la France fut quasi seule contre tous… pour imposer la fin de l’arbitraire royal et l’ouverture vers de la pluralité politique démocratique !)
Pour la fin de l’arbitrage en faveur quasi EXCLUSIVE des ENRi et pour de l’ouverture réelle vers de la Pluralité énergétique à disposition des peuples et pas des intérêts des ENRistocrates, Que Faire !?
@ APO
Dénoncer, encore dénoncer, toujours dénoncer avec des exemples courts impactants.
Une petite cloche qui sonnent ds la nuit c’est inefficace mais quand il y en 1000 puis 10 000 cela commence à résonner.
Ne pas perdre courage en tenant la distance même ds les circonstances les plus désespérées. Cela me fait penser à la médaille de sainte Rita que ma mère m’avait donné avec cette recommandation.
LA GRANDE ARNAQUE DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE, DE LA LUTTE ANTI CO2 ET DES COPS !!!!!
1: LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE EST IL REEL ET PROUVE ? …. LA RE¨PONSE EST QU’IL EST PLAUSIBLE MAIS NON PROUVE CAR TOUTES LES TEMPERATURES QUE L’ON NOUS DONNE COMME DES PREUVES SONT DES HERESIES SCIENTIFIQUES. CE SONT DES « »MOYENNES DE TEMPERATURE » » COMPLETEMENT DENUESES DE SENS ET SANS RAPPORT AVEC UNE « TEMPERATURE MOYENNE ». UNE HYPOTHESE NON PROUVEE RESTE UNE CONJECTURE . IL EST AISE DE ¨PROUVER QUE DES VARIATIONS DE TEMPERATURE LOCALES ATTRIBUEESS AU RECHAUFFEMENT PEUVENT N’ETRE QUE DUES QU’A DES PHENOMENES METEOIROLOGIQUES SANS LE MOINDRE APPORT DE CHALEUR.
2: LE CO2 EST-L RESPONSABLE DU RECHAUFFEMENT ? …. LA REPONSE EST DEFINTIVEMENT » NON » CAR ‘ L »EFFET DE SERRE DE CE GAZ EST SATURE, CE QUI SIGNIFIE QUE LE CO2 ABSORBE DEJA TOUS LES IR QUE LA TERRE EMET DANS SA BANDE DE FREQUENCE ET QUE L’AJOUT DE CE GAZ NE PEUT PLUS JOUER LE MOINDRE ROLE DANS QUELQUE RECHAUFFEMENT QUE CE SOIT;
LE PREMIER RAPPPORT DU GIEC EN 2009 REJETAIT ¨DU FAIT DE LA SATURATION TOUTE RES¨PONSABILITE DU CO2 ET LE GIEC A REPRIS CET ARGUMENT DANS LE DRAFT DE SON SECOND RAPPORT; CE SONT LES POLITIQUES REPRESENTANT LES GOUVERNEMENTS DES PAYS MEMBRES ET PLUS EXPLICITEMENT DES MINISTERES DE L4ECIOLOGIE DE CES PAYS, TOUS ISSUS DE MOUVEMENTS ECOLOGISTES, QUI, EN CONTRADICTION FORMELLE AVEC L’AVIS DES SCIENTIFIQUES ONT IMPOSE DANS LE RAPPORT POUR LES DECIDEURS DE DECLARER QUE LA CAUSE DU RECHAUFFEMENT ETAIT LE CO2 ANTHROPIQUE? CE QUI A CONDUIT LE GIEC A MODIFIER LE RAPPORT SCIENTIFIQUE FINAL. LE FAIT EST PARFAITEMENT DOCUMENTE CAR LE DRAFT DU RAPPORT SCIENTIFIQUE AVAIT ETE LARGEMENT DISTRIBUE ET LES MODIFICATIONS SONT CONNUES LIGNES PAR LIGNES !
LE TERME D’ARNAQUE EST DONC PARFAITEMENT JUSITIFIE §
JEAN-MARC BONNAMY
jmbonnamy@aol.com
mes vidéos Youtube : « Accusé CO2, levez vous » I,II et III – « Ecologie et rechauffement climatique ».
mon site « le-pave-dans-la-mare.fr
mes livres : « Rechauffement Climatique, le Pavé dans la Mare »
» Changement Climatique, aprés le Pavé, le Brûlot »
à paraitre « L’Interview d’un Climatosceptique »
aux Editions l’Harmattan