COP21 : Le Japon entre dans la danse
L’État nippon a annoncé ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030 et ils sont relativement ambitieux : 26% de réduction comparé au niveau de 2013 ce qui fait aujourd’hui du Japon le meilleur élève en la matière. Précédée de celle des États-Unis des pays européens mais aussi de la Chine, une telle annonce permet de croire en un futur succès de la COP21 qui aura lieu à Paris en cette fin d’année. Les yeux se braquent désormais sur la mise en application de ces programmes, notamment celui de la Chine qui représente à elle-seule 25% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, et dont l’implication sera décisive pour parler d’un succès ou d’un échec de ce nouveau cycle de Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) et de la Conférence des Parties de Paris (COP21).
Actuellement 5ème au classement des pays émetteurs de gaz à effet de serre avec des émissions représentant 2,65% de la part mondiale, le Japon a annoncé la semaine dernière vouloir réduire ses émissions de 26% par rapport au niveau de 2013 d’ici à 2030. Cette objectif fait du pays du soleil levant le plus ambitieux, devant les États-Unis et l’Europe qui ont respectivement annoncé des réductions de 18 à 21% et de 24%. Il rejoint également les 46 autres pays qui ont déjà annoncé leur INDC (Intended Nationally Determined Contribution) à la CCNUCC, qui rappelons-le rassemble 196 pays au total.
Pour parvenir à réaliser ses objectifs, le Japon a prévu plusieurs mesures. Il s’agira d’abord de contrer la courbe d’émissions de gaz à effet de serre, ascendante depuis la catastrophe de Fukushima en 2011. En effet, la part du nucléaire dans le mix énergétique du pays avait été réduite au profit de centrales de charbon, qui sont particulièrement émettrices de CO2. Le plan du Japon pour 2030 prévoit de relancer le nucléaire, mais de plafonner sa part à 20/22% de l’énergie du pays contre 30% à l’époque de Fukushima. De leur côté, les énergies renouvelables vont fortement être développées pour atteindre 22 à 24% du mix énergétique, le reste étant assuré par un mélange de gaz naturel et de charbon. Le secteur privé a également annoncé sa participation au plan : les grands fournisseurs électriques japonais ont déclaré vouloir réduire de 35% leurs émissions de carbone par kilowatt d’ici à 2030.
Certains observateurs considèrent que ce programme ne permettra toutefois pas d’atteindre l’objectif de limitation du réchauffement climatique à 2°C. Plus encore, certains pensent que ce plan est un retour en arrière par rapport aux précédents efforts de réduction d’émissions de gaz à effet de serre du Japon. D’autres observateurs considèrent plutôt cela comme un signe encourageant pour la Conférence de Paris en novembre-décembre prochain. En effet, ces objectifs ne pourront qu’être revu à la hausse d’ici 2030 et si chaque pays réalise son objectif, en particulier la Chine, la COP21 pourra réaliser ce que le protocole de Kyoto et plus récemment la conférence de Copenhague de 2009 sur le climat n’avaient pas réussi à mettre en place : une coopération environnementale mondiale. La garantie de la mise en place des réductions annoncées par chaque pays sera, à ce titre, décisive.
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