COP21 : quelle réduction des émissions de CO2 pour l'Indonésie ?
L’Indonésie est l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde (le cinquième). L’une des causes principales est la déforestation sauvage qui se pratique, pour faire place à des cultures comme celle des palmiers à huile. L’Indonésie s’est engagé à réduire ses émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 29 % d’ici 2030 en protégeant ses forêts, et en développant les capacités du secteur de l’énergie durable. Cependant la réalisation concrète de ces engagements, qui ont été faits en prévision de la COP21, semble encore plutôt floue.
Actuellement, comme chaque année à cette époque, l’Indonésie pratique le brûlis, une technique illégale utilisée pour défricher les terres, et faire place aux palmiers à huile, et à des plantations pour la production de la pâte à papier. Les fumées qui se dégagent à cette occasion sont à l’origine d’une grosse partie des émissions de gaz à effet de serre du pays. Ces fumées sont telles qu’elles gênent même les pays voisins, Singapour et la Malaisie. De plus, lorsque la terre est défrichée, elle libère encore plus de CO2.
Le pays s’engage, dans son plan transmis à l’ONU, à réduire la déforestation, à restaurer les forêts dégradées, et à porter à près d’un quart la part de l’énergie durable dans l’offre globale d’énergie d’ici dix ans. Pour cela, les autorités indonésiennes ont déclaré avoir déjà révoqué ou suspendu les licences de quatre sociétés soupçonnées d’avoir provoqué des incendies pour leur culture d’huile de palme. L’Indonésie affirme même, qu’en bénéficiant d’une aide financière internationale, elle pourrait porter son objectif de réduction des émissions à 41 % d’ici 2030.
Toutes ces bonnes intentions sont tempérées par le cabinet d’études World Resources Institute (WRI) qui fait remarquer que le document indonésien manque d’informations, notamment sur le montant de l’aide qui serait nécessaire pour parvenir à l’objectif de 41 %. Le texte n’indique pas précisément comment l’Indonésie compte s’y prendre pour lutter à grande échelle contre la destruction volontaire des forêts pluviales tropicales par les incendies de forêt d’origine agricole.
Crédit photo : jbirot
