Corée du Nord: envolée des achats chinois de charbon avant la suspension
Les importations chinoises de charbon de Corée du Nord ont bondi de presque 40% sur un an en février, alors même que Pékin avait annoncé dans le courant de ce mois la suspension immédiate de ces importations.
La Chine, principal soutien économique de Pyongyang, avait officialisé le 18 février l’interruption jusqu’à fin 2017 de toutes ses importations de charbon en provenance de Corée du Nord, durcissant sa position après un nouveau test de missile de Pyongyang.
Mais si les achats du pays ont véritablement cessé dès cette annonce, à partir du 19 février, cela suppose une explosion des importations chinoises dans les semaines qui ont précédé.
De fait, le géant asiatique a importé pour l’ensemble de février 1,23 million de tonnes de charbon en provenance de Corée du Nord, pour 97,6 millions de dollars, soit un bond de 39% en valeur par rapport à février 2016, selon des chiffres des douanes chinoises disponibles mercredi.
Si ces importations ont été réalisées en une quinzaine de jours, cela implique une accélération spectaculaire de leur cadence, après un volume total de 1,48 million de tonnes en janvier.
On reste toutefois bien en-deçà du niveau de 2 millions de tonnes importées en décembre.
L’interruption totale porte un coup dur aux finances nord-coréennes, en faisant disparaître une source cruciale de devises pour le régime stalinien: en 2016, la Chine avait importé 22,5 millions de tonnes de charbon de son voisin (en hausse de 15% sur un an), pour 1,19 milliard de dollars.
Pékin a assuré qu’il appliquait la résolution adoptée fin novembre par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui resserrait l’étau des sanctions contre Pyongyang en raison de son programme nucléaire.
Cette résolution plafonnait notamment les ventes nord-coréennes de charbon à 400,9 millions de dollars (ou 7,5 millions de tonnes) par an… ce qui n’avait pas empêché la Chine de gonfler ses importations de 13% en décembre.
En revanche, l’essai par Pyongyang d’un missile balistique le 12 février a pu contribuer à exaspérer la Chine.
Pékin, principal soutien diplomatique de Pyongyang, lui fournit une aide économique vitale, mais ne cache pas son agacement face à l’intransigeance de l’imprévisible dirigeant Kim Jong-Un et au développement accéléré de ses technologies nucléaires à usage militaire.
La Chine manie néanmoins autant le bâton que la carotte, et a récemment proposé un compromis entre Pyongyang et Washington.