Corée du Sud : un réacteur entre en service, deux de plus annoncés pour 2029
La Corée du Sud et le nucléaire, c’est déjà une vieille histoire. Vendredi 24 juillet, Seoul a mis en service son 24 ème réacteur, Shin Wolsong 2. Le pays occupe la cinquième place mondiale en matière de capacités nucléaires installées, et nous ne sommes donc pas surpris par l’annonce de la décision de construire deux réacteurs de plus d’ici 2029. L’annonce a été faite par le ministère du commerce, de l’industrie et de l’énergie dans le cadre du nouveau plan d’approvisionnement en énergie proposé. Ce dernier abandonne dans le même temps la construction de quatre centrales thermiques à charbon pour limiter les émissions de CO2 et en raison des difficultés liées à l’approvisionnement en combustibles.
Après dix ans de travaux conclus par 8 mois d’essais, le 24ème réacteur nucléaire sud-coréen est donc en service. Il permet désormais à l’atome d’atteindre une part de 22,5% dans le mix électrique du pays. Une part qui ne devrait que s’accentuer puisque pas moins de 10 autres réacteurs sont en chantier ou en projet dans la péninsule. Et la construction de deux nouveaux réacteurs supplémentaires vient d’être annoncées, avec un objectif de mise en service pour 2029.
C’est donc un choix et une confirmation pour le futur énergétique de la Corée du Sud qui mise encore un peu plus sur le nucléaire pour, d’une part palier à l’augmentation de la demande grandissante d’électricité, et d’autre part réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 37 % par rapport au niveau d’activités normales d’ici 2030. Les projections du gouvernement amènent à estimer que le besoin électrique du pays devrait augmenter et atteindre 656 883 gigawattheures d’ici 2029 alors que la pointe de consommation électrique s’élèvera à 111 929 mégawatts (MW) pour 80 154 MW enregistrés en 2014. Cette augmentation tient compte d’une ferme volonté de réduire la consommation annuelle d’électricité de 14,3 % et la pointe de consommation de 12 %, par rapport au niveau d’activités normales, d’ici 2029.
Les autorités coréennes veulent aussi réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’où le choix du nucléaire à la place des centrales électriques à combustibles fossiles qui ne devraient représenter plus que 32,3 % des sources d’électricité du pays d’ici 2029 par rapport aux 34,7 % actuels. La part du nucléaire passera de son côté de 27,4 à 28,2 % alors que celle des énergies renouvelables ne progressera hélas que de 0,1 point, de 4,5 % à 4,6 %, car elles sont jugées encore trop chères selon le ministère.
Ce sont déjà 24 réacteurs nucléaires en activité qui produisent un tiers de l’électricité du pays. 10 autres, dont les travaux de construction sont en cours, vont être mis en fonctionnement et la Corée du Sud allonge donc la liste de deux réacteurs supplémentaires pour un total prévisionnel de 36 réacteurs en 2029. Tout cela en dépit de la catastrophe de Fukushima survenue en mars 2011 au Japon voisin, et la révélation d’un scandale au sein de la filière nucléaire coréenne en mai 2013. Cependant, les orientations sont confirmées par Séoul car le nucléaire en Corée du Sud représente aussi un vrai « savoir-faire » et une technologie qui offre des opportunités d’exportations non-négligeables.
Crédit photo : Agustin Rafael Reyes
COMMENTAIRES
Seulement quatre réacteurs nucléaires sont en construction en Corée : Shin-Hanul 1 et 2, et Shin-Kori 3 et 4, ces deux derniers étant à la traîne.
Ne pas mélanger les réacteurs en construction et ceux en projet.
Le réacteur Shin-Wolsong-2 a été connecté au réseau fin février 2015.
Pour éviter des émissions de CO2, les énergies renouvelables font beaucoup mieux que le nucléaire depuis 40 ans :
http://energeia.voila.net/energie/nucleaire_co2_evite.htm
C’est ce que l’on constate dans les statistiques mondiales de l’électricité. Et chaque année, l’écart se creuse en faveur des énergies renouvelables.