Le coronavirus devrait aussi affecter la transition énergétique (rapport)
La pandémie de Covid-19 devrait affecter aussi la transition énergétique, via notamment la demande d’énergie solaire et de batteries, souligne un rapport publié jeudi.
Ce rapport de BloombergNEF (BNEF) revoit à la baisse pour 2020 ses prévisions, avec une demande mondiale en matière d’énergie solaire passant de 121-152 gigawatts (GW) initialement prévus à 108-143 GW.
Les nouvelles capacités de production solaire installées reculeraient ainsi pour la première fois depuis les années 1980, notent les auteurs.
Pour l’éolien, BNEF anticipe un « risque considérable » pour sa prévision de 75,4 GW nouvellement installés en 2020. Pour autant « nous nous attendons toujours à une année record en matière d’installations ».
« Les usines chinoises redémarrent, la pression sur l’offre de composants et équipements clé devrait donc s’alléger », soulignent les auteurs. Mais « nous sommes plus préoccupés par la demande, les décideurs politiques pouvant détourner l’attention des énergies propres au profit de préoccupations plus pressantes ».
Pour ces experts, les difficultés des fournisseurs chinois ont en tout cas « mis en lumière la nécessité de diversifier les chaînes d’approvisionnement et renforcé l’argument en faveur d’une production localisée en Asie, en Europe et aux Etats-Unis, en particulier pour les batteries ».
Du côté de la demande de batteries, BNEF entrevoit 3GWh à 9GWh de moins sur les 74 GWh initialement prévus.
A l’origine en partie de ce phénomène, une forte contraction du marché de l’automobile, qui « aura des ramifications sur la demande de véhicules électriques et de batteries ».
Les ventes de véhicules ont de fait déjà reculé ces deux derniers mois de 44% en Chine et 18% en Corée du sud, par rapport à l’an dernier.
Le rapport souligne enfin le recours accru, pour raisons d’hygiène, aux emballages plastiques et en particulier au polyéthylène, « défaisant certains progrès accomplis par les entreprises en faveur d’une économie circulaire ». Pour autant, « sur le long terme, nous ne pensons pas que cette demande accrue ait un impact significatif sur la demande de plastique ou sur les objectifs de l’économie circulaire », rassurent les auteurs.
COMMENTAIRES
Si au moins cela pouvait ralentir les importations d’éoliennes, ce serait positif.