Crédit Agricole attaqué pour son financement du charbon

La banque Crédit Agricole a continué de financer de grandes entreprises développant de nouvelles mines et centrales à charbon au mépris de ses propres engagements climatiques, ont dénoncé mardi plusieurs ONG.

Estimant que Crédit Agricole, avec « une stratégie climat digne de ce nom » adoptée en 2019, est une banque « pionnière » en matière de recul du financement de l’industrie du charbon, l’ONG Reclaim Finance, qui a mené l’étude, fustige « plusieurs cas de violation manifeste des mesures annoncées ».

Contactée par l’AFP, la banque a affirmé qu' »une période transitoire pour les années 2020 et 2021 est explicitement prévue avec une application progressive » et que la période d’observation vient de s’achever.

Si une période transitoire est bel et bien prévue dans sa politique climatique, Crédit Agricole avait également indiqué en mars 2020 attendre de ses clients « qu’ils développent et lui communiquent un plan de retrait conforme au calendrier préconisé par la science climatique (2030 pour les pays de l’Union Européenne et l’OCDE, 2040 pour le reste du monde), comprenant l’engagement à ne pas développer de nouveaux projets », condition nécessaire « pour la poursuite des services financiers à partir de 2021 ».

Crédit Agricole est la première banque à se faire épingler de la sorte, mais Reclaim Finance a indiqué qu’elle « contrôlera dans les prochains mois l’application des politiques charbon des autres grands acteurs financiers français, puis internationaux ».

Selon l’étude menée par l’agence de recherche non lucrative néerlandaise Profundo, les quelque 1.000 entreprises du charbon avaient reçu 1.200 milliards de dollars d’investisseurs institutionnels à fin novembre 2021, et 1.500 milliards de dollars de financements « versés, sous la forme de prêts et d’émissions d’actions et d’obligations », entre janvier 2019 et novembre 2021.

Parmi les groupes indûment financés par Crédit Agricole selon Reclaim Finance, l’ONG cite le suisse Glencore, les japonais Marubeni et Itoshu, ou encore le russe Rusal.

Concernant Marubeni, par exemple, « si la maison de négoce japonaise s’est engagée à sortir du charbon d’ici 2050, cette sortie est bien trop tardive puisqu’elle intervient 10 ou 20 ans après ce que demande la science climatique… et le Crédit Agricole dans ses propres politiques », dénonce l’ONG en affirmant que la banque a participé en 2021 à un prêt de plus de 500 millions de dollars accordé à Marubeni.
ktr/bp/ak/lum

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