Crise énergétique : la grande distribution française juge les propositions de la Commission européenne insuffisantes
La grande distribution française, via l’association professionnelle Perifem, a jugé vendredi insuffisantes les propositions de la Commission européenne pour enrayer l’envolée des prix du gaz et a demandé au gouvernement « le plafonnement du prix de l’énergie », en marge d’une réunion d’urgence des ministres européens concernés.
« Les propositions présentées par la Commission ne sont pas suffisantes pour endiguer le désastre économique d’un coût de l’électricité soumis aux aléas d’un marché devenu purement émotionnel et déconnecté de toute réalité physique », ont estimé dans un communiqué Perifem, fédération technique de la grande distribution française, et le CLEEE, une association de « grands consommateurs industriels et tertiaires français d’électricité et de gaz ».
Alors que le coût de revient de la production d’électricité est en France et en moyenne « bien inférieur à 100 EUR/MWh », « le prix du marché pour cet hiver dépasse les 900 euros », exposent les professionnels, pour qui il s’agit d’un « niveau insupportable dans le temps » avec une facture triplée pour les entreprises. Perifem a estimé le surcoût à 1,5 milliard d’euros par an pour les enseignes de la grande distribution alimentaire (E.Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U, Auchan…).
« Les annonces d’arrêts de production se multiplient partout en Europe, dans de nombreux secteurs industriels, faisant planer un risque majeur de pénuries cet hiver », s’alarment encore les professionnels, citant la fédération professionnelle belge de la distribution annonçant « un risque de fermeture de 40% des entreprises alimentaires ».
La Commission européenne a soumis aux 27 États membres plusieurs pistes de mécanismes, souvent complexes et dont les détails restent à affiner, avec l’espoir d’aboutir la semaine prochaine à un texte suffisamment consensuel pour être rapidement approuvé. Les ministres européens de l’Énergie tentaient vendredi de faire converger des points de vue très différents sur ce sujet clé.
Perifem estime de son côté que le projet de la Commission risque « d’avoir un effet limité sur les prix de marché » et l’accuse d’exclure les entreprises « du bénéfice du dispositif, sauf les PME et TPE », alors qu’elles doivent elles aussi faire face à des surcoûts « qui explosent ».
Les professionnels ont donc réaffirmé leur demande d’un « tarif réglementé d’urgence accessible à toutes les entreprises pour la durée de la crise » et « reflétant le coût moyen de production de l’électricité » pour éviter la spéculation.