Cuba fait du pied aux sociétés pétrolières américaines
L’ouverture économique décidée par les dirigeants de la République de Cuba pourrait être une aubaine par les acteurs du secteur pétrolier qui lorgnent sur les hydrocarbures présents dans le Golfe du Mexique. Les Cubains cherchent des partenaires américains en vue d’exploiter ce potentiel.
« Nous avons des invités américains », a notamment déclaré Pedro Sorzano, directeur de l’entreprise pétrolière Cupet, lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion de la 6ème Convention cubaine des Sciences de la Terre. Malgré une présentation technique détaillée, qui s’est notamment attardée sur le potentiel cubain dans le Golfe du Mexique, aucune entreprise ne s’est pour l’instant montrée intéressée par la prospection de pétrole dans les eaux cubaines.
En 1962, pour répondre à l’embargo américain contre le régime communiste de l’île de Cuba, Fidel Castro, son dirigeant, décide d’interdire les sociétés américaines sur son territoire. Une interdiction qui pourrait bientôt être levée, alors qu’un rapprochement historique entre les deux pays a eu lieu le 17 décembre dernier.
Cupet, décidé à exploiter le potentiel pétrolier du Golfe du Mexique, souhaite s’engager dans des travaux de prospections plus adéquats. Jusqu’à présent, les opérations de perforations effectuées dans 22 des 59 blocs de la zone économique cubaine du Golfe du Mexique grâce à des contrats avec des sociétés étrangères (Norvège, Espagne, Inde, Venezuela, Vietnam, Malaisie, Angola et Russie) se sont en effet avérées infructueuses.
« La question n’est pas si Cuba a ou non du pétrole dans le Golfe du Mexique, ce qu’on décide actuellement c’est quand on va le découvrir », a expliqué Rafael Tenrreyro, responsable d’exploration de Cupet.
Il faut savoir que Cuba produit déjà 25 millions de barils de pétrole extra-lourd par an. Des volumes qui servent uniquement à la production électrique du pays, ainsi qu’à la fabrication de ciment et d’asphalte. L’île communiste couvre le reste de ses besoins en hydrocarbures grâce à des importations depuis le Venezuela, son allié historique aux ressources importantes.
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