Concernant la lutte contre la pollution dans la ville de Paris, la maire (PS) de la ville Anne Hidalgo ne lâche rien, et avec la mise en pratique du plan antipollution adopté par la mairie, les poids lourds et les autocars de plus de 14 ans toujours en circulation peuvent désormais être verbalisés. Ce n’est qu’un début, une première mesure qui en appelle d’autres, le but étant d’aboutir à une interdiction de circulation des véhicules diesel à l’horizon 2020.

A Paris, fini l’attente derrière des camions qui dégagent une épaisse fumée noire : leurs chauffeurs ne pourront plus rouler entre 8 heures et 20 heures dans Paris intra-muros (hors périphérique et bois), au risque de prendre une contravention de 2^e classe, soit 35 euros, et de voir le véhicule aussitôt orienté vers la sortie de la capitale.

Environ 10 % des poids lourds circulant à Paris sont concernés par ce plan. Les syndicats de transporteurs routiers ont fait part de leur inquiétude, car si les plus grands groupes de transport de tourisme et de marchandises ont les moyens de renouveler régulièrement leur véhicule, les petits artisans, les déménageurs et ceux qui travaillent sur les marchés et qui n’ont pas toujours les moyens d’investir dans des véhicules neufs, seront le plus pénalisés.

Il semble tout de même que la majorité des Parisiens soit favorable à ces mesures. Cependant, la mairie de Paris rappelle que le trafic routier est le principal émetteur de polluants atmosphériques dans la capitale, et ne compte pas s’arrêter là. Elle va s’appuyer sur la mise en place de la pastille verte pour repérer les véhicules les plus polluants. Les automobilistes seront à leur tour concernés dès le 1er juillet 2016 pour toutes les voitures immatriculées avant le 1er janvier 1997, puis progressivement jusqu’en 2020 pour les véhicules mis en service avant le 1er janvier 2011, conformément à la loi de transition énergétique qui permet à certaines villes de mettre en place une zone à circulation restreinte à titre expérimental.

Bien sûr, des alternatives seront mises en place en complément de ce qu’il existe déjà, que ce soit des aides (abonnement gratuit d’un an aux transports en commun, ou un abonnement Vélib’, une offre découverte Autolib’ pour ceux qui abandonnent leur véhicule polluant) ou des services favorisant l’électrique et l’auto-partage.

Pour Anne Hidalgo, « il ne s’agit pas d’empêcher la mobilité à Paris, Paris est une grande ville-monde, on a besoin de bouger, d’aller travailler, d’avoir toute la mobilité possible, mais la mobilité, dans la ville du XXIe siècle, ce n’est pas seulement la voiture individuelle au diesel ».

Crédit photo : PIERRE BIGOT