Déchets nucléaires : où est le problème ? (Tribune)
Les déchets nucléaires cristallisent les passions alors qu’ils n’ont jamais provoqué d’accident de transport ni de stockage, ni d’aucune sorte. Et ils n’en provoqueront jamais selon toute probabilité.
Les craintes suscitées par les déchets nucléaires reposent principalement sur de fausses croyances répandues par une propagande anti-nucléaire malveillante.
Toutes les catégories de déchets nucléaires disposent, ou sont en voie de disposer, de solutions de traitement adaptées. Le futur centre industriel de stockage géologique Cigéo complètera notre dispositif national au-delà de 2030.
Jusqu’où faut-il aller dans les dépenses de sûreté nucléaire ?
L’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) exige de traiter les déchets de très faible activité (TFA) comme s’ils présentaient un risque Or, les autres pays européens appliquent un seuil d’exemption qui permet de les recycler. Cette position « politique » entraîne des coûts inutiles pour le consommateur et le contribuable français.
Une des stratégies des anti-nucléaires est d’appeler à dépenser toujours plus d’argent pour étouffer la technologie nucléaire sous les coûts (coups ?).
Or, les 40 ans d’existence de notre programme électronucléaire ont apporté la preuve de sa sûreté. Pourquoi continuer à durcir la réglementation, à abaisser des normes de rejets inférieures à la radioactivité naturelle inoffensive et à refuser un seuil d’exemption ?
La radioactivité est même parfois bénéfique, y compris dans les stations thermales, même si elles sont rares à le souligner.
En juillet 2003, l’Académie de médecine considère que l’électricité nucléaire « s’avère avoir le plus faible impact sur la santé par kilowattheure produit par rapport aux filières utilisant des combustibles fossiles, les biomasses ou l’incinération des déchets, ou même les énergies éolienne et photovoltaïque ».
En janvier 2012, l’Académie des sciences confirme que « les centrales nucléaires sont aujourd’hui le seul moyen de produire massivement de l’électricité concentrée, permanente et sans émission de gaz à effet de serre ».
Elle souligne aussi que « quatre décennies d’expérience ont montré que l’impact sanitaire du nucléaire est bien moindre que celui d’autres sources principales d’énergie, le charbon en particulier ».
L’exposition moyenne des Français aux radiations est de 4,5 millisievert par an (mSv/an), dont 2,9 mSv/an d’exposition naturelle et 1,6 mSv/an d’exposition médicale. Les activités industrielles et militaires représentent moins de 1% de ce total
Une énergie durable et propre
Environ 55 réacteurs nucléaires sont en construction dans le monde et 450 en fonctionnement parce que le nucléaire est une énergie propre, sûre et bon marché. Le nucléaire a aussi l’avantage d’utiliser un combustible abondant et bien réparti sur toute la planète (l’uranium) et de produire des quantités de déchets beaucoup plus faibles que toutes les autres technologies.
Certes, ils sont radioactifs mais les filières de traitement et de stockage ultime sont maîtrisées[3] , et leur radioactivité décroit avec le temps contrairement aux produits chimiques qui restent éternellement toxiques.
Enfin, le nucléaire est une énergie durable grâce aux réacteurs surgénérateurs déjà en fonctionnement en Russie et en Inde. Ce fut aussi le cas pour les surgénérateurs français Phénix et Superphénix qui ont fonctionné pendant plusieurs années avant d’être démantelés pour des raisons politiques.
Ils sont capables d’utiliser cent fois plus efficacement qu’actuellement l’uranium naturel pendant… plusieurs milliers d’années. La quatrième génération des réacteurs nucléaires (surgénérateurs) est en préparation en France, en Russie, en Inde, en Chine et aux États-Unis, et elle produira encore moins de déchets pour produire la même quantité d’électricité.
Même si des idéologues antinucléaires veulent « asphyxier » le nucléaire par des exigences de sûreté contreproductives et démesurées, notamment sur ses déchets, ne pas donner toute sa place à cette source d’énergie exceptionnelle serait une erreur stratégique.
Au-delà des manœuvres politiciennes et des lobbies divers, il serait dramatique de ne pas offrir à nos enfants un avenir énergétique respectueux de l’environnement et durable grâce à l’énergie nucléaire (pour la production d’électricité et de chaleur) puisque ses déchets, bien gérés comme ils le sont en France, ne représentent, et ne représenteront jamais, aucun danger pour les populations selon les (vrais) spécialistes.
Alors, où est le problème ?
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