Démantèlement de Fukushima: des travaux au ralenti
L’électricien Tepco en charge du démantèlement du site de la centrale de Fukushima a annoncé un retard de trois ans minimum dans son échéancier. Présenté le 12 juin 2015 au gouvernement japonais, ce dernier a donné son approbation du nouveau calendrier face aux difficultés rencontrées par la filiale.
Tokyo Electric Power (Tepco), qui a pour le moment extrait tout le combustible du bassin de désactivation du réacteur numéro 4, a annoncé que le retrait des barres de combustible, toujours stockées dans les piscines de refroidissement des trois réacteurs restants, serait plus longue que prévu. L’intervention sur les bassins du réacteur numéro 3 débutera ainsi en 2017/2018 (initialement 2015), celle sur ceux du réacteur numéro 1 en 2021 (initialement 2017/2018). Pas de changement pour le réacteur numéro 2 dont l’intervention reste prévue pour 2020.
Les réacteurs 1 et 3, qui avaient été les plus durement touchés lors de la catastrophe du 11 mars 2011, contiennent encore de nombreux déchets radioactifs à extraire avant de pouvoir s’attaquer aux 500 assemblages de combustible nucléaire usés. Les taux de radioactivité très importants rendent actuellement la tâche très complexe et nécessite la mise en place d’équipement spéciaux (robots télécommandés).
Mais la tâche la plus difficile pour Tepco reste la prise en charge du combustible fondu (corium) qui a très probablement traversé l’enceinte du réacteur. Toute intervention humaine étant proscrite à de tels niveaux de radioactivité, la filiale doit mettre au point d’ici 2017 des méthodes d’extraction spécifiques. Elle doit aussi localiser le combustible fondu et considérer le fait qu’il a très probablement infiltré la structure béton. Autant de spécificités techniques qui ramènent une possibilité de récupération du combustible fondu à 2021.
Tepco, dont c’est la deuxième révision du calendrier de démantèlement, estime que le site sera nettoyé d’ici 30 à 40 années. Il reste à l’électricien la prise en considération du sort des eaux usées préalablement nettoyées par ses soins. Un probable déversement en mer est évoqué si le gouvernement japonais donne son accord.
Crédit photo: IAEA Imagebank