Des murs remplis d'eau pour isoler sa maison ?
L’AFP a présenté, mardi 10 février, un nouveau concept d’habitation aux besoins énergétiques réduits grâce aux caractéristiques intrinsèques à l’eau. « Un bâtiment sans isolation, mais dont l’intérieur bénéficie d’un équilibre thermique idéal grâce aux propriétés de l’eau » : c’est la promesse tout aussi incroyable qu’originale faite par l’architecte hongrois Matyas Gutai, concepteur de la « maison en eau ».
Pendant que les gouvernements du monde entier négocient les termes d’une politique énergétique internationale afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, un inventeur hongrois de 34 ans a décidé de retrousser ses manches et de construire un premier prototype de sa « maison en eau » dans sa ville natale, à Kecskemét, au sud de Budapest.
« Il n’existe aucune autre structure dans laquelle vous soyez complètement entouré de volumes d’eau reliés entre eux. Et cette eau, en utilisant ses propriétés naturelles, est capable de déplacer l’énergie là où elle est nécessaire. Elle absorbe, stocke, chauffe, refroidit, et équilibre la température intérieure », explique l’ingénieur aux journalistes de l’AFP.
Car son concept habitable repose sur la construction de murs à base d’eau : la majorité des murs de son bâtiment sont en effet constitués de panneaux de verre doublés (à la manière d’un double vitrage) remplis d’eau. Une eau qui se chauffe lorsqu’elle est exposée aux rayons du soleil et qui redistribue cette chaleur quand le temps devient froid. « À la manière d’un convecteur ».
Ces murs aquatiques, épais de 5 centimètres donc relativement peu cher à fabriquer, ont bénéficié du soutien de l’Union Européenne et du gouvernement de la Hongrie à hauteur de 50.000 euros. Et le concept de Matyas Gutai aurait suscité « l’intérêt d’architectes et de promoteurs du monde entier ».
Passionné du Japon, M. Gutai a eu l’idée de sa « maison en eau » en 2003, lorsqu’il suivait des études d’architecture durable à Tokyo. L’intéressé avoue s’être inspiré de l’art martial nippon de l’aïkido, dans lequel la victoire dépend de la manière dont les combattants utilisent la force déployée par leur adversaire.
« Vous utilisez sa force à votre avantage, vous le faites tomber en vous coulant hors de son attaque plutôt qu’en la bloquant. C’est en m’imprégnant de cette technique que je me suis intéressé de plus en plus à l’eau, qui ne résiste pas mais qui répond autrement, intelligemment quand elle est bloquée ».