Des ONG interpellent BNP Paribas sur un projet de terminal méthanier au Texas
Trois ONG, dont les Amis de la Terre ont demandé mercredi à BNP Paribas de se retirer d’un projet de terminal méthanier au Texas, le jugeant « incompatible » avec les engagements de la banque de se conformer à l’accord sur le climat.
Ce projet de la banque française « nous enfermerait pour des décennies dans une source d’énergie fossile: le gaz de fracturation exporté », dénoncent dans un rapport Les Amis de la Terre, Rainforest action network et une association locale (Save RGV from LNG).
« L’engagement de BNP Paribas auprès de Texas LNG est en totale contradiction avec sa propre politique climatique », ajoutent les ONG.
Ce terminal méthanier est situé à Port of Brownsville dans la vallée du Rio Grande et destiné à exporter du gaz liquéfié, issu notamment de gisements de gaz de schiste. Dans ce projet d’environ 2 milliards de dollars, BNP Paribas a depuis août 2015 un mandat de conseil.
Les Amis de la Terre rappellent que la banque a déjà renoncé à s’impliquer dans certains projets et entreprises liés au charbon. « Agir comme s’il suffisait de stopper certains financements au charbon pour respecter l’objectif climatique de 1,5°C est au mieux une erreur, au pire une escroquerie », souligne sa porte-parole Lucie Pinson.
Les ONG multiplient les actions pour que les banques se retirent des énergies fossiles, car 80% des réserves connues de gaz, charbon et pétrole doivent rester dans le sol pour espérer limiter à 2°C la hausse de la température mondiale.
Dans une déclaration à l’AFP, BNP Paribas affirme vouloir « prendre en compte » ce rapport.
La banque rappelle ses engagements à multiplier par deux ses financements des énergies renouvelables d’ici 2020, sa décision « de ne plus financer de projets de centrales à charbon » et de « ne plus prendre de mandat de conseil, à l’achat ou à la vente, pour un actif charbon (mine ou centrale) quel que soit le pays ».
La banque s’est aussi engagée à ne plus « initier une relation commerciale avec un client dont plus de 50% du chiffre d’affaires est lié au charbon », l’énergie fossile la plus émettrice de gaz à effet de serre.
Les trois ONG dénoncent également un projet qui « nuira à la santé des populations avoisinantes – en grande partie des populations pauvres et de couleur – à cause de la pollution de l’eau et de l’air et d’une menace constante de fuites et d’explosions ».
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