Des sénateurs UMP relancent le débat sur le gaz de schiste
Des sénateurs UMP ont profité de l’examen du projet de loi sur la transition énergétique pour tenter d’introduire un amendement concernant l’exploration du gaz de schiste en France. Une démarche à laquelle s’est finalement opposé le Sénat, dans la nuit de mercredi 18 au jeudi 19 février, confortant l’opposition du gouvernement aux hydrocarbures non conventionnels.
La France a ses partisans du gaz de schiste. Favorables à d’éventuels forages destinés à évaluer les volumes de gaz de schiste contenus dans le sous-sol hexagonal, des sénateurs UMP ont déposé un amendement qui intègre à la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) « la nécessaire identification du potentiel énergétique de la France en matière d’hydrocarbures non conventionnels ».
« Après les manifestations contre la fracture hydraulique puis contre le gaz de schiste, le dossier a été mis au placard. Imaginez que la même chose se soit passée pour le gaz de Lacq[un gaz naturel qui a contribué à l’essor industriel de la France, ndlr] qui a tant participé, pendant quarante ans, au développement de l’Aquitaine et de nos territoires », s’interroge le président de la Commission économique, Jean-Claude Lenoir.
Appelant à ne pas confondre « exploration » avec « exploitation », le rapporteur Lasislas Poniatowski s’est dit favorable aux opérations qui permettraient de connaitre les potentialités de l’Hexagone en terme d’hydrocarbures non conventionnels. Sans vouloir cependant rouvrir le débat, M. Poniatowski estime qu’il est « absurde d’ignorer ce que recèle notre sous-sol ».
Le Sénat n’a toutefois pas répondu positivement et a décidé de rejeter cet amendement. « Aux États-Unis, les forages d’exploitation ont fait des paysages des friches après la faillite des entreprises qui y ont abandonné tout leur matériel », a de son côté rappelé la Ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, qui préfère miser sur les énergies renouvelables. « Ne laissons pas croire que l’exploitation de cet hydrocarbure annonce un eldorado du sous-sol. Faisons des choix clairs : la biomasse, les moulins. Pas le gaz de schiste, n’en déplaise au lobby des investisseurs dans ce domaine qui nous réclameront ensuite des subventions publiques parce que l’exploration n’est pas rentable et causera des dégâts à l’environnement ».
Le gaz de schiste ne fait pas non plus l’unanimité dans les rangs de l’UMP. Un élu UMP de l’Ardèche, Mathieu Darnaud, s’est fermement opposé à une éventuelle exploitation du gaz de schiste dans son département : « la fracturation hydraulique fait courir un risque considérable au sous-sol fragile de notre département, ce qui affecterait le thermalisme, l’agriculture, la viticulture. Les conséquences seront incalculables sur le tourisme, les paysages ».
Crédit photo : danielfoster437