Divergences européennes sur les stress tests nucléaires
Ce jeudi 12 mai, à Bruxelles, une réunion entre le commissaire à l’énergie, Gunther Oettinger, et le groupe des autorités nationales de régulation dans le domaine de la sûreté nucléaire (ENSREG), s’annonce particulièrement difficile.
Cette réunion est censée voir la première concrétisation des promesses concernant les tests de résistance sur les 143 réacteurs en activité dans l’Union. M. Oettinger qui a, dès le début, adopté une position très dure, qualifiant d’« apocalypse » la catastrophe survenue à Fukushima le 11 mars, et affirmant que certains réacteurs européens ne satisfaisaient pas aux normes de sécurité requises, a déposé, à la veille de cette réunion, sa liste de critères à envisager. Ils concernent la résistance des centrales à un séisme, une inondation, des variations de température extrêmes ou une panne majeure dans le circuit de refroidissement.
Sur ces points, toutes les capitales sont d’accord depuis le début. Poussé dans le dos par certains pays, comme l’Autriche, M. Oettinger, entend, toutefois, insister sur d’autres critères : une défaillance humaine, un acte malveillant, une attaque informatique, la chute d’un avion, une action terroriste…
Certaines capitales, dont Paris, ont bondi. Les chefs d’Etat et de gouvernement, qui se sont accordés le 25 mars, sur le principe des tests de résistance, « ne parlent pas de terrorisme dans leurs conclusions », a souligné André-Claude Lacoste, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), à l’occasion de la présentation, lundi 9 mai, du cahier des charges de l’ASN.
Dans sa présentation de l’analyse des « situations extrêmes » qu’elle compte effectuer, l’ASN s’en tient aux demandes que lui avaient adressées François Fillon.
« Un compromis sur ce point est possible », assure-t-on dans l’entourage de M. Oettinger, où l’on critique cependant le « mépris » affiché par la France, qui a présenté ses propres critères quelques jours avant la réunion des régulateurs européens.
Le commissaire allemand se dit même prêt à renvoyer, le cas échéant, le dossier au Conseil européen ou à proposer une réglementation contraignante, comme le prévoit, affirme-t-il, le mandat qui lui a été confié par les dirigeants de l’Union.