Doha : pas de consensus sur le gel de la production pétrolière
Les médias du monde entier s’accordent à dire que l’échec était attendu. Mais c’est désormais officiel, les pays membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) ne sont pas parvenus à s’accorder sur le gel de la production de pétrole, dimanche 17 avril à Doha.
À Doha, les discussions entre pays producteurs de pétrole se sont soldées par une absence de consensus sur la délicate question du gel de la production. Craignant un excès de l’offre pétrolière sur le marché mondial, l’Arabie saoudite a exigé que l’ensemble des parties prenantes se joignent à ce gel concerté.
Une option pour laquelle n’était pas favorable le ministre iranien du pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, qui avait clairement annoncé avant le début des négociations que son pays ne renoncerait en aucun cas à son quota de production historique. L’Iran compte en effet produire suffisamment de pétrole pour regagner les parts de marché perdues à la suite des sanctions internationales.
« La crédibilité de l’OPEP pour coordonner la production est désormais très faible », estime Peter Lee de BMI Research, pour qui le problème relève également de questions de politique régionale.
Cette absence d’accord entre les pays membres de l’organisation a eu pour effet de provoquer un net recul des cours du pétrole. De manière générale, les acteurs du marché pétrolier redoutent le retour qu’une course effrénée aux parts de marché porte un coup d’arrêt à la remontée du prix du baril.
« Avec l’absence d’accord, la confiance des marchés dans la capacité de l’OPEP à parvenir à un accord équilibrant la production va probablement baisser et cela va certainement avoir un effet baissier sur les marchés pétroliers, où les cours se sont en partie redressés sur l’anticipation d’un accord. Sans accord, les probabilités d’assister à un rééquilibrage des marchés sont désormais repoussées à la mi-2017 », a prédit Abhishek Deshpande, spécialiste du pétrole chez Natixis.
Crédit photo : Francisco Anzola